Le projet de revitalisation de la SDA pourra suivre son cours
Le projet de revitalisation du Vieux-Pointe-aux-Trembles de la Société de développement Angus (SDA) a reçu le feu vert. Aucun des trois registres pour demander un référendum sur les projets de règlement permettant sa mise en œuvre n’a reçu le nombre de signatures requis.
Le projet résidentiel et commercial de la SDA propose de construire deux grands immeubles mixtes résidentiels et commerciaux de part et d’autre de la rue Notre-Dame Est, entre le boulevard Saint-Jean-Baptiste et la rue Sainte-Anne, de même qu’un immeuble résidentiel sur la rue Sainte-Anne.
En juillet dernier, des résidents du secteur s’opposant au projet présenté avaient demandé la signature de registres référendaires concernant certains projets de règlement qui permettront entre autres de faire augmenter le nombre maximal d’étages de trois à six dans le périmètre du projet.
Or, aucun des trois registres, qui pouvaient être signés par des résidents du secteur concerné le 26 septembre, n’a obtenu le nombre de signatures nécessaires pour la tenue d’un référendum. Ceux concernant les projets de règlements permettant de construire de nouveaux bâtiments mixtes sur Notre-Dame Est requéraient 72 signatures mais n’en ont obtenu que 49. Le troisième registre, qui concernait la construction d’un bâtiment résidentiel sur la rue Sainte-Anne, devait en obtenir 41 et n’en a reçu que 36.
L’Arrondissement se dit maintenant prêt à poursuivre l’analyse du projet, qui devra entre autres être approuvé dans le cadre du règlement sur les plans d’implantation et d’intégration architecturale.
Une nouvelle bien accueillie par la mairesse
La mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, s’est réjouie de la nouvelle sur les réseaux sociaux. «Le projet que nous a présenté la SDA nous permettra enfin de redonner un second souffle à notre cœur du Village qui, vous en conviendrez, en a grand besoin!», a-t-elle écrit.
Du côté de la SDA, on indique dans une déclaration écrite se réjouir de pouvoir poursuivre le projet de revitalisation du Vieux Pointe-aux-Trembles et de pouvoir continuer à travailler «avec tous les membres de la communauté et d’écouter les préoccupations que peuvent avoir les citoyens».
L’Arrondissement de RDP-PAT n’a pour sa part pas souhaité commenter le résultat des registres.
Un manque de clarté?
Deux citoyens ont dénoncé à Métro avoir été témoin d’un manque de clarté au moment de la signature des registres à la Maison du citoyen, le 26 septembre.
«Une [employée] a pris la parole pour dire: « Il y a trois documents, mais il y en a un qu’on n’a pas besoin de faire signer »», raconte une citoyenne. L’employée aurait dit que comme le projet résidentiel sur la rue Sainte-Anne n’a «pas de dérogation», qu’il ne serait pas nécessaire de signer le registre concernant ce projet. La citoyenne a toutefois décidé de signer les trois registres.
Cette dernière affirme qu’elle ne sait pas si un procédé différent aurait changé le résultat des registres, mais «chose est certaine, ça n’a pas été fait clairement», dénonce-t-elle.
Le second citoyen raconte une histoire similaire. Dénonçant dans un courriel un procédé «un peu douteux», il ajoute qu’on lui aurait demandé «s’il venait pour manifester son opposition aux 6 étages». Il a répondu oui, car c’est «l’un des points» auquel il s’oppose, et on lui aurait alors dit qu’il n’avait pas à signer le troisième registre. Il ne l’aurait pas signé sur le coup, mais affirme être retourné le signer en soirée après discussion avec une voisine.
Pierre Bleau, vice-président des Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec et opposant au projet, s’est présenté à l’extérieur de la Maison du citoyen le 26 septembre. Il dit avoir reçu deux autres témoignages similaires, selon lesquels on a «minimis[é] l’importance» de signer le registre concernant le troisième projet, car il est déjà approuvé quant au nombre d’étages.
L’Arrondissement de RDP-PAT a réagi en indiquant qu’il n’y avait eu aucune irrégularité, tant dans le processus de communication qu’au niveau du processus légal.
«Conformément à la loi, le greffe répond aux questions des citoyens sur les projets particuliers soumis au registre. Jamais il n’a été mentionné que le projet était déjà approuvé, simplement qu’un des trois registres ne concernait pas la hauteur des bâtiments, car la hauteur déjà prévue au zonage est conforme aux plans déposés à l’arrondissement dans une des trois zones visées», écrit-on dans un courriel envoyé à Métro.