Faubourg Pointe-aux-Prairies: des dizaines d’arbres abattus sans permis

Le promoteur du projet Faubourg Pointe-aux-Prairies aurait abattu des dizaines d’arbres sans même demander de permis à l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT), en vue de construire de tours à condos, dans le cadre du projet dont les retombées totales prévues sont de 900 millions $.

Ces tours doivent être construites dans le secteur des boulevards Gouin et Perras, tout près de la rue Trefflé-Berthiaume.

L’arrondissement a été informé de la situation par un citoyen, le 12 juin dernier.

«Il [le promoteur] n’a déposé aucune demande de permis à l’arrondissement pour l’abattage de ces arbres. La Division des permis et inspections de l’arrondissement a constaté cette situation puis entreprend présentement les démarches nécessaires relativement à l’abattage d’arbres sans permis», indique Julie Favreau, chargée de communication à l’arrondissement RDP-PAT.

L’article 30 du Règlement sur le certificat d’occupation et certains certificats d’autorisation à l’égard du territoire de l’arrondissement stipule qu’il est «interdit d’abattre un arbre, de faire abattre un arbre ou de laisser une personne abattre un arbre, sans que le propriétaire n’ait obtenu un certificat d’autorisation d’abattage d’arbre».

Quiconque contrevient à ce règlement s’expose à une amende de 500 $ en plus d’une autre amende de 100 à 200 $ pour chaque arbre abattu, jusqu’à concurrence de 5000 $.

En cas de récidive, ces montants sont doublés.

Au moment de mettre en ligne, l’arrondissement n’était pas en mesure de dire si ce promoteur était considéré comme un récidiviste.

Une autorisation provinciale
Le promoteur du Faubourg Pointe-aux-Prairies, Rhéal Dallaire, assure qu’il a un certificat d’autorisation au début du projet, il y a quelques années.

Ce certificat, qu’il dit avoir obtenu du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, lui permettrait d’abattre des arbres dans le cadre de toutes les phases du projet Faubourg Pointe-aux-Prairies.

M. Dallaire dit avoir développé les autres phases sans problème avait de recevoir une visite de l’arrondissement, il y a quelques jours.

«L’inspecteur nous a dit qu’il fallait demander un permis de 50 $ par arbre à couper. Il a dit qu’il allait compter les troncs et nous allions recevoir une amende», indique-t-il, qualifiant la situation de «frustrante».

Autorisation provinciale ou non, le promoteur devait obtenir un permis de l’arrondissement.

«Dans toutes les situations pour l’abattage d’arbres, les demandeurs doivent faire une demande de permis auprès de l’arrondissement, et ce, même si ils possèdent une autorisation du ministère», précise Mme Favreau.

Le promoteur estime seulement une trentaine d’arbres matures ont été abattus sur le terrain où l’on prévoit la construction de tours à condos. Les autres étaient «de très petits arbres».

M. Dallaire, qui avoue avoir reçu des appels de citoyens mécontents de voir ces arbres disparaître, dit comprendre leur déception, mais assure qu’un grand nombre seront plantés, une fois les unités d’habitation construites.

«L’entente prévoit que nous devons planter au moins un arbre en façade et un certain nombre dans la cour arrière, dépendamment du nombre de mètres carrés», précise-t-il.

Sur son site internet, le promoteur se vante d’être le projet «qui offre la plus grande superficie d’espace vert par unité d’habitation de tout l’est de l’île de Montréal».