Boulevard Gouin: des travaux de 1,4M$ à refaire en entier
Insatisfait de la qualité des travaux d’égout et d’aqueduc dans le projet de relocalisation du boulevard Gouin, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) exige que l’entrepreneur recommence le chantier à zéro, à ses frais. L’entreprise, elle, n’a pas l’intention d’obtempérer sans les résultats d’une contre-expertise.
Dans une lettre datée du 29 juillet, acheminée par courrier recommandé à E2R inc, une entreprise de Rivière-des-Prairies, l’arrondissement donne «la directive formelle de procéder à la démolition et à la reprise complète, à vos frais, des travaux d’égout et d’aqueduc».
«Ces travaux ne sont pas conformes aux exigences de ce contrat, leur qualité ne répondant pas aux normes établies dans le devis», ajoute-t-on dans la lettre, dont TC Media a obtenu copie. Le document est signé par Pascale Léger, en remplacement de Bernard Donato, chef de division à la Direction du développement du territoire et études techniques pour RDP-PAT.
Rappelons que l’artère est fermée, depuis la fin juin, entre la 94e Avenue et le 11 892, boulevard Gouin Est. Le coût des travaux est évalué à 1,4 M$. Les travaux devaient se terminer en juillet.
Dans un échange de courriel entre l’entreprise et un employé de la firme Beaudoin-Hurens, cette dernière étant chargée de superviser les travaux, il est question de «difficultés rencontrées» et de «nombreuses déficiences identifiées».
L’arrondissement de RDP-PAT a décliné, pour le moment, notre demande d’entrevue, et dit tenter d’organiser une rencontre avec l’entrepreneur, aussitôt que possible.
«Il est prématuré, pour nous, de répondre à vos questions avant même d’avoir discuté de cette situation avec l’entrepreneur et l’ensemble des intervenants concernés», explique Claudine Marchand, chargée de communication.
La firme Beaudoin-Hurens n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
«Aucun autre paiement ne sera effectué tant et aussi longtemps que les travaux n’auront pas été exécutés conformément au contrat», ajoute l’arrondissement, dans sa lettre.
Fissures corrigées
Or, Éric Robert, président de E2R, n’a pas l’intention de reprendre les travaux tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas les résultats de la contre-expertise qu’il a demandée.
Bien qu’il souhaite collaborer, M. Robert veut savoir sur quels rapports ou expertises l’arrondissement se base pour demander de recommencer la totalité des travaux.
Selon lui, tous les tests sont conformes et répondent aux exigences de l’arrondissement.
«Il y avait quelques fissures de grade 1 dans une conduite en béton, ce qui n’affecte pas la durée de vie de la conduite. Ces fissures ont été colmatées avant même que nous procédions aux tests finaux», assure l’entrepreneur.
Il ne comprend pas pourquoi l’arrondissement et la firme Beaudoin-Hurens ont attendu jusqu’à la toute fin des travaux pour faire part de leurs remontrances.
«La première phase des travaux s’est déroulée à l’automne. La deuxième phase, cet été. Il y avait toujours de la supervision sur le chantier et nous n’avons jamais reçu de communication en lien avec des déficiences», insiste-t-il.
«De notre côté, il y a une volonté de redonner aux citoyens cette portion du boulevard. L’échéancier était respecté jusqu’à ce qu’on apprenne que les travaux n’étaient pas corrects, selon la Ville», dit l’entrepreneur.
Les automobilistes doivent donc prendre leur mal en patience, puisque le chantier est maintenant au neutre.