Soutenez

Salons de massage : La CLES souhaite une politique unifiée

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

L’arrondissement de Rosemont–La-Petite-Patrie pourrait se rendre devant les tribunaux pour fermer le salon de massage érotique Jasmine. Une bonne nouvelle mais un geste encore trop timide selon la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), qui souhaite une vraie politique unifiée.

Fin janvier, l’arrondissement de Rosemont–La-Petite-Patrie a déposé un avis sommant le salon Jasmine, situé au croisement de la 3e Avenue et de la rue de Bellechasse, de fermer ses portes.

Lors du dernier conseil, la mairie s’est dite prête à pousser l’affaire jusque devant les tribunaux si ses avocats le jugent nécessaire.

L’organisme la CLES souligne l’effort. «C’est sûr que c’est un bon premier pas, mais cela traduit aussi le manque de moyens de la Ville et des arrondissements pour lutter contre la prostitution. Ils devraient juste avoir le droit de ne pas délivrer de permis à ces salons de massage», explique Éliane Legault-Roy, responsable des communications de la CLES.

Mais selon elle, il est nécessaire d’aller plus loin : «Il faut s’attaquer à la demande, sensibiliser les hommes et offrir un filet aux femmes qui travaillent dans ces endroits». D’après Mme Legault-Roy, il est faux de penser que parce que tout cela se passe dans un lieu clos, c’est moins grave. «Cela permet à certains d’engager des mineurs ou de cacher le fait qu’ils font de la traite de femmes».

Elle reconnaît cependant que les arrondissements n’ont pas les moyens d’enquêter sur ce qu’il se passe derrière les portes closes des établissements qui se déclarent comme de simples commerces de soins de beauté et de soins personnels. «J’imagine que ce n’est pas leur formation et tant qu’ils n’ont pas de preuves, ils n’ont pas les moyens de faire fermer un salon».

Différentes tactiques
Maître Marie-Eve Sylvestre, avocate spécialisée dans la règlementation des espaces publics et dans le droit criminel à l’Université d’Ottawa, explique que les arrondissements n’ont pas de pouvoir sur le code criminel. «Mais ils ont une multitude d’outils qu’ils peuvent utiliser pour contrôler de façon directe ou détournée l’industrie du sexe comme leurs règlements municipaux de zonage (urbanisme), les règlements concernant l’octroi de permis, ou d’utilisation des espaces publics comme la paix et l’ordre pour la sollicitation, l’utilisation du mobilier urbain, le bruit, l’affichage etc.»

Par exemple, à Villeray-Saint-Michel-Parc Extension, les élus projettent d’obliger les propriétaires à fournir des rapports, des certificats et des preuves d’appartenance à une association pour pouvoir ouvrir un espace de massothérapie.

Articles récents du même sujet

/** N3 */

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.