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Des retards importants dans l’émission de permis dans Rosemont

Ce n’est pas la première fois que la division des permis est sous le feu des critiques. Au mois de septembre, plusieurs citoyens étaient déjà venus dénoncer des délais déraisonnables, au conseil d’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie. Six mois plus tard, les questions subsistent et l’agacement augmente.

Mathieu Lacombe attend un permis depuis près de cinq mois, pour effectuer des rénovations. Face à l’absence de réponse, il est venu confronter les élus sur la question, lundi, lors du conseil d’arrondissement.

«J’ai appelé aujourd’hui le service et on m’a dit qu’on traitait actuellement les demandes de décembre. Je ne vois pas vraiment la lumière au bout du tunnel. Les demandes rentrent plus vite qu’elles ne sortent. Et, on m’a dit de patienter encore un autre quatre ou cinq mois, ce qui fera près d’un an, au total», déplore-t-il.

Daniel Lafond, directeur du développement du territoire et des études techniques, en poste depuis septembre, conteste les informations transmises à M. Lacombe.

«C’est tout à fait faux. J’ai donné des directives à mes équipes et personne n’est habilité à donner des délais, car nous sommes en train de revoir la stratégie. Il reste quelques dossiers de décembre, mais ce sont des exceptions. On parle de dossiers importants, de projets costauds, qui concernent, par exemple, les stations de métro. Je prends sur moi de mettre en place les corrections nécessaires auprès de mes équipes pour que de tels délais ne soient plus rapportés», argumente-t-il.

Cependant, le sujet reste sensible. L’an dernier, les permis ont fait l’objet de plus de 2550 appels au 311, se classant au 5e rang des demandes citoyennes.

François Croteau, le maire, ne s’en cache pas. «La situation ne s’est pas améliorée, reconnaît-il. Nous avons eu les départs successifs du chef de division et de trois employés qui travaillaient à l’émission des permis, ce qui nous a empêchés de mettre en place le plan d’action sur lequel nous travaillions.»

Du renfort attendu
Un nouveau gestionnaire de la division des permis est entré en fonction lundi, dans l’arrondissement. Du personnel devrait être nommé d’ici 10 jours pour mettre un coup d’accélérateur dans l’octroi des autorisations.

Le service compte également apporter une plus grande souplesse à la mécanique. «Il va y avoir une séparation nette entre ce qui a trait aux permis simples ou aux travaux mineurs, lorsqu’il n’y a pas besoin de l’avis d’ingénieurs, par exemple, et aux autres demandes plus complexes. Notre objectif, à terme, est que certains permis soient automatiquement remis la journée même de la demande», dit M. Croteau.

Le maire fait amende honorable et dit comprendre «l’impatience et l’exaspération des citoyens».

Il plaide cependant le nombre croissant de demandes dans son arrondissement, qui émet chaque année quelque 2600 autorisations.

«Il y a eu, à nouveau, une hausse importante en 2014. On est encore une fois l’arrondissement qui en émet le plus, alors que tous les autres subissent une stagnation ou une baisse», laisse-t-il savoir.

Pressions à l’interne?
Lors de son intervention au conseil, M Lacombe a rapporté un ras-le-bol au sein des employés. «Je pense qu’il y a une exaspération. On m’a dit de venir me plaindre. Je voulais vous en faire part», a-t-il expliqué aux élus.

Un point qui a fait vivement réagir le maire. «Merci de nous aviser que des gens se servent des citoyens pour faire des pressions syndicales, ce que je considère inacceptable. Je trouve cela indécent de prendre en otage des résidents et de leur dire des faussetés», a-t-il lancé.

Questionné à savoir si les délais actuels étaient causés sciemment, le maire a tenté de ménager la chèvre et le chou. «Notre travail est de servir les citoyens et non pas de se servir d’eux pour mettre de la pression syndicale. Je comprends que les employés sont en renégociation de leur convention collective, mais j’en appelle à leur sens du devoir», a-t-il souligné, ajoutant que «des gestes pourraient être posés pour rappeler certaines personnes à l’ordre».

Quant à savoir si la division des permis manque bel et bien de personnel, l’édile rosemontois reste ferme. «Nous ne sommes pas dans un processus d’embauche. Nous avons une dotation suffisante. Ce qui manque, c’est une révision des processus. Il faut mettre de côté 20 ans de façons de faire qui sont dépassées et qui crées ces délais importants», réaffirme M. Croteau.

L’élu affirme que d’ici septembre, l’arrondissement devrait avoir entièrement résorbé les délais concernant les permis simples.

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