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Une rentrée scolaire loin des bombes

L'École Manoogian accueil les enfants de réfugiés. Photo: (Isabelle Bergeron/TC Media

Joseph et Khajag, vivent désormais en sécurité et dans la paix. Mais la vie de ces deux enfants syriens de 7 et 12 ans était jusqu’à maintenant horreur et violence au milieu de la guerre. Arrivés il y a quelques mois au Québec, ils ont fait leur première rentrée scolaire à l’école arménienne Alex Manoogian de Saint-Laurent.

10h05, la cloche de l’école sonne le début de la récréation. Les élèves se retrouvent tous dans la cour et jouent aux ballons. Rien de plus normal pour des écoliers. Sauf que certains de ces enfants ont grandi au milieu du bruit des bombes.

Un traumatisme qui les poursuit jusqu’à Montréal. «Lorsque Joseph est arrivé à l’école, au mois d’avril, et qu’il entendait les avions passer au-dessus de sa tête, il avait le réflexe de se cacher sous les tables. Il fallait le rassurer et lui expliquer qu’ici, les avions ne larguent pas des bombes», raconte Sébastien Stasse, directeur général de l’école.

Joseph a intégré l’une des deux classes d’accueils de l’établissement privé pour suivre des cours de francisation. Aujourd’hui, il est très réservé, voire silencieux, parmi les écoliers de sa classe de maternelle.

Un nouveau départ
Khajag, ses parents et son petit frère, ont eux aussi fui la guerre. Ils ont atterri à Montréal il y a trois mois, loin de la peur et la haine.

Il raconte son quotidien à Alep, une grande ville de la Syrie, avec un stylo. L’enfant de 12 ans dessine alors deux maisons avec une bombe qui tombe. Avec des gestes et l’aide de deux autres élèves qui maîtrisent mieux le français, il explique que ses voisins ont tous péri lorsque leur maison a sauté.

En arménien, il raconte avec une aisance et une attitude quasi adulte et détachée, que le jour de la fête des mères, alors qu’il n’avait que 9 ans, il a visité sa grand-mère qui vivait non loin de chez lui. Un trajet qu’il avait l’habitude de faire à pied malgré le danger. Ce jour-là, il reçoit une balle à la jambe. Khajag en porte encore la marque derrière le genou, comme il nous le montre en soulevant son pantalon.

Il n’en fallait pas plus pour que la famille Keheyan décide de faire des démarches pour venir au Canada. L’Association Hay Doun, un organisme qui aide au rapatriement des réfugiés syriens et irakiens d’origine arménienne, a pris en charge leur dossier.

Impossible de quitter la Syrie par avion, il faut donc que les Keheyan se rendent dans un pays limitrophe pour s’enfuir. C’est au Liban, hébergés par des personnes de confiance, qu’ils entament le processus administratif avec le ministère de l’Immigration.

Durant le long processus qui durera plus d’un an, ni Khajag, ni son petit frère, ne vont à l’école. «Pour m’occuper, je fabriquais des petites voitures électriques, car plus tard, je voudrais devenir ingénieur électronique pour les avions». Un rêve qui pourrait désormais devenir réalité.

Parce que Joseph et Khajag vivent à Saint-Laurent, une terre d’accueil qui leur permettra de retrouver, un peu, l’insouciance des enfants de leur âge.

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