Félix Dolci : voltiger entre gymnastique et études
Athlète prodige, Félix Dolci a remporté un nombre record de médailles aux Jeux du Canada. Il s’envolera prochainement vers Berlin afin de participer à un championnat de gymnastique, une étape dans son parcours qui, il l’espère, le mènera aux Jeux olympiques de Tokyo. Malgré le succès, il garde les deux pieds sur terre.
« Félix est quelqu’un de très humble, prévient la coordonnatrice du programme Sport-études de l’école secondaire Antoine-de-Saint-Exupéry, Josée Paquet. C’est un trait qui revient souvent chez nos athlètes de haut niveau. » Le bureau rempli d’artéfacts provenant de célèbres diplômés du programme – un maillot autographié de Samuel Piette par-ci, un drapeau des Jeux de Pékin signé Jennifer Abel par-là, Mme Paquet s’y connait, alors qu’elle a l’habitude de côtoyer des athlètes d’élite.
Tout sourire, Félix Dolci est effectivement très accessible. Le gymnaste est revenu de Red Deer, où se déroulaient les derniers Jeux du Canada, avec un nombre de 6 médailles. Combinés aux 5 qu’il a remportées en 2015, les 11 qu’il détient maintenant sont un record. « Honnêtement, je ne le savais même pas sur le coup, avoue-t-il candidement. Je l’ai appris par après, quand on me l’a dit. Je crois qu’avec le temps, d’autres athlètes battront ce record, pense-t-il cependant. Le sport aussi évolue, c’est normal. »
Grand compétiteur, il remet ses accomplissements en perspectives. « C’était plus facile qu’il y a 4 ans, admet-il. En 2015 à Prince George, j’avais seulement 12 ans. Je n’avais pas un niveau aussi élevé que maintenant, et je devais compétitionner contre des athlètes beaucoup plus âgés. Maintenant, à 16 ans, c’est plus simple. »
Il reste néanmoins déçu que deux autres médailles lui aient échappé lors de cette compétition. Félix le perçoit néanmoins comme une occasion d’apprentissage qui lui permettra de voir ses erreurs afin de corriger ses faiblesses, et de s’améliorer par le fait même.
Cheminement sportif
« J’ai découvert la gymnastique grâce à ma mère, qui en a fait lorsqu’elle était plus jeune, confie d’emblée Félix. Je faisais aussi des sports plus connus, comme le soccer et le hockey, mais j’avais beaucoup, beaucoup d’énergie, et elle m’a initié à la gymnastique en pensant que ce serait une bonne idée. »
C’est à l’âge de 4 ans qu’il a fait ses premiers pas dans le milieu, qui est rapidement devenu une passion. Vers 9 ans, il a décidé de laisser tomber les autres sports qu’il pratiquait en parallèle afin de se concentrer sur la gymnastique. « Je ne me suis jamais vraiment dit que je pourrais y faire une carrière, révèle Félix. Ça a toujours été d’établir avec mon entraîneur des objectifs à atteindre, en visant plus haut à chaque fois. » Une vision qu’il garde encore pour se préparer à ses prochains défis.
Équilibrer sa vie
La conciliation entre son sport et les études n’est pas toujours facile, alors qu’il est dans le gymnase 6 jours par semaine, pour des séances qui peuvent durer jusqu’à 6 heures de temps. D’autant plus qu’il est souvent en déplacement à l’extérieur de la province pour des camps d’entraînements ou des compétitions. « On est bien aidé par nos profs et par Josée [Paquet], soutient-il. C’est sûr que ce n’est pas toujours facile, que je préfèrerais parfois faire autre chose. Mais pendant que les autres travaillent, je suis dans des pays étrangers pour compétitionner. Je dois reprendre d’une façon ou d’une autre le travail perdu. »
Mme Paquet note d’ailleurs une évolution chez Félix. « En secondaire 1, 2 et 3, il aimait avoir du fun, il manquait d’organisation et de sérieux, révèle-t-elle. Depuis l’an passé, il a pris un coup de maturité et il est vraiment à ses affaires. » Elle souligne que les nombreux voyages que font les jeunes du programme de sport-études les forcent à devenir autonomes plus rapidement que d’autres élèves du même âge. De même, le développement d’outils tel que Skype facilite le suivi auprès des élèves pendant leurs déplacements.
Le 1er avril, Félix se rendra d’ailleurs en Hongrie afin de participer à la Coupe de Berlin. Un avant-goût, alors que ses yeux se tournent déjà vers le Championnat du monde junior, qui aura lieu en Hongrie au mois de juin. Il se donne comme objectif d’être classé dans les 3 meilleurs au total et de remporter 3 ou 4 médailles.
« Mon objectif ultime sera de participer aux Jeux de Tokyo pour mes 18 ans. J’ai des buts à atteindre, mon plan est déjà tout tracé jusqu’en 2020. C’est plein de petits objectifs qui me mèneront éventuellement aux grands Jeux. » Une structure qui lui permet de rester concentré sur ce qu’il a encore à accomplir et lui évite de trop y penser. Il prévoit néanmoins que les qualifications seront ardues, alors que l’équipe masculine connaît, selon ses dires, quelques difficultés.