Une médaille pour tous
La première compétition d’arts martiaux adaptés au Canada s’est tenue au Complexe récréatif Gadbois, la fin de semaine dernière. Plus d’une centaine d’athlètes avec des besoins spécifiques ont mis en valeur leurs talents en karaté, en jiu-jitsu brésilien, en judo ou en boxe et sont tous repartis avec une médaille.
«La compétition est unique en son genre parce que c’est la seule où il n’y a aucun perdant. On considère que tous les jeunes ont défié leurs limites ou leur trouble de développement en se présentant sur les tapis avec leur kimono», indique le président de l’Association de développement des arts martiaux adaptés (ADAMA), Mohamed Jelassi.
Le deux tiers des participants étaient atteints de troubles du spectre de l’autisme. Des personnes avec d’autres handicaps physiques et mentaux étaient également présentes. Elles ont pu pratiquer des katas (chorégraphies), des kumites (combats) et d’autres activités adaptées.
Des personnalités connues du milieu des arts martiaux adaptés, dont la championne du monde de parakaraté, Patricia Wright, étaient aussi sur place pour faire des démonstrations. Celle-ci s’est déplacée de l’Ontario spécialement pour rencontrer les jeunes athlètes.
Bénéfique
Selon des organisateurs de l’Open international multisports, pratiquer les arts martiaux peut permettre aux personnes avec des besoins spécifiques de s’épanouir dans divers aspects de leur vie. C’est ce qu’observe André Langevin, l’instructeur chef du club Autisme Karaté et le superviseur des katas et kumites lors de la compétition.
«Le karaté peut leur apporter une certaine autonomie en plus de développer leur concentration et leur motricité fine. C’est vraiment un bon outil de maîtrise de soi», mentionne l’entraîneur.
Celui-ci affirme d’ailleurs que son fils atteint d’un trouble du spectre de l’autisme n’est «plus la même personne» depuis qu’il suit des cours d’arts martiaux axés sur la stimulation mentale et la coordination.
Louise Provencher, directrice d’une académie de boxe logée dans le Complexe récréatif Gadbois, ajoute que l’ambiance de la compétition a également apporté de l’aide morale aux athlètes.
«Tout le monde applaudissait les participants, qui étaient tous des gagnants. Ils étaient vraiment fiers de nous montrer ce qu’ils étaient capables de faire. C’était un beau moment et nous avons vraiment pu voir leur progression», dit-elle.
Visibilité
Louise Provencher souhaite d’ailleurs que l’Open international multisports permettra de sensibiliser le public du fait que des cours d’arts martiaux adaptés sont offerts au Québec.
Du côté de l’ADAMA, il y a un désir de faire de ce gala un évènement annuel qui deviendra de plus en plus important au fil du temps.
Qu’est-ce que l’ADAMA?
- L’association de développement des arts martiaux adaptés a pour but de promouvoir l’inclusion des personnes avec des besoins spécifiques par le biais des arts martiaux adaptés.
- Elle offre des conseils aux clubs d’arts martiaux qui veulent intégrer des cours adaptés à leur offre et forme leurs entraîneurs.
- Elle a été fondée en 2012.