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Québec relogera les personnes en situation d’itinérance du campement Ville-Marie

Le campement sous le l'autoroute Ville-Marie.
Le campement sous l'autoroute Ville-Marie Photo: Quentin Dufranne, Métro Média

Alors que le ministère des Transports du Québec s’apprête à démanteler le campement sous l’autoroute Ville-Marie, les autorités devront tenter de reloger adéquatement les personnes en situation d’itinérance qui s’y trouvent, en vertu d’une entente.

Les avocats du ministère des Transports et de la Clinique juridique itinérante – qui a intenté un recours judiciaire afin de repousser l’échéance de l’éviction des campeurs – se sont entendus mercredi matin au palais de justice de Montréal, avant l’audition.

Les parties devront discuter afin de «trouver, de concert avec les différents partenaires, des solutions pour loger les personnes en situation d’itinérance vivant actuellement dans les campements sous la R-136, le tout dans le respect des besoins et des droits de ces individus», précise-t-on dans l’entente. Le ministère des Transports s’est engagé à ne pas procéder à l’éviction des campeurs pendant la durée des négociations.  

Dans les prochains jours, des intervenants rencontreront les campeurs afin de discuter de leurs préférences de logement, affirme le directeur général de la Clinique juridique itinérante, Me Donald Tremblay. «Ce sont des gens qui ont beaucoup de défis, explique-t-il. Il ne faut pas les loger dans des structures où ils ne seront pas capables de fonctionner.»

Ainsi, les modalités d’hébergement devront inclure un accompagnement en santé mentale afin que les personnes en situation d’itinérance soient soutenues dans leur transition, poursuit le directeur général.

Les refuges ne sont pas une option viable, selon la Clinique juridique itinérante. Peu de lits sont disponibles, et plusieurs personnes se sont initialement retrouvées au campement parce qu’elles ne pouvaient pas vivre en refuge en raison de leurs besoins particuliers.

Rappelons que les personnes en situation d’itinérance avaient été sommées par le ministère des Transports de quitter leur campement, situé près de l’avenue Atwater, d’ici la fin du mois de mars, en raison de la reprise des travaux majeurs sur l’autoroute Ville-Marie.

Un contrepoids juridique

«Le droit au logement, c’est une problématique majeure qui n’est pas adressée par le gouvernement», dénonce Me Tremblay.

Imaginez que vous êtes dans la rue, puis qu’on vient vous dire que le seul endroit que vous avez pour habiter, on va le détruire.

Me Donald Tremblay, directeur général de la Clinique juridique itinérante

Le plan initial des autorités était d’envoyer des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour évincer les personnes en situation d’itinérance le 29 mars prochain, et de commencer les travaux le 3 avril, selon ses dires. «Deux ou trois jours de battage médiatique, puis on n’aurait plus jamais entendu parler d’eux [les campeurs]», déplore-t-il.

La démarche juridique a apporté un contrepoids, conclut Me Tremblay. «Depuis novembre dernier, [le ministère des Transports] ne fait rien, et là, il bouge», illustre-t-il.

Si les discussions demeurent infructueuses, la demande d’injonction de la Clinique juridique itinérante sera entendue le 31 mars prochain par la Cour supérieure du Québec.

Le ministère des Transports n’avait pas encore répondu aux questions posées par Métro au moment de la publication de ces lignes.

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