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J’ai su que c’était toi.

Quand tu as chargé dans le wagon avec toute la vigueur d’un joueur des Alouettes, j’ai su que c’était toi. J’entendais à peine mon propre coeur battre par dessus la musique tonitruante qui sortait des mauvais hauts-parleurs de ton téléphone. Tu les utilisais comme un ghetto-blaster pour nous partager tes goûts musicaux, dans ta grande générosité. Tu as habilement devancé une vieille dame pour te poser sur les sièges devant lesquels je me tenais. Tu voulais clairement qu’on passe un moment seuls, puisque tu as posé tes pieds sur la banc libre près de toi. Le temps et la rame ont filé trop vite, puisque tu t’es finalement levé pour descendre, en bousculant les gens pour bien établir ta dominance masculine. Je t’ai presque retenu par la ganse de l’immense sac-à-dos que tu n’as pas cru bon d’enlever. Je t’ai regardé partir, en me disant que c’était bien toi. Toi que je choisis pour le grand prix de la personne mal élevée, qui manque de considération et qui est à peine plus évoluée qu’un singe pour des interactions sociale d’adulte qui vit en société. Je sais que tu te reconnais, mon doux lauréat. Et sache qu’un autre titre pourra t’être décerné, si tu souhaite changer ton comportement en transport en commun. Je te donnerai avec plaisir le prix de la personne qui essaie, au moins, de ne pas être un grand morron.
À toi pour toujours.

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