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Manifestation contre l'indépendance de la Catalogne

Aritz Parra, Elena Becatoros et Joseph Wilson - The Associated Press

BARCELONE, Espagne — Des centaines de milliers d’opposants à la sécession de la Catalogne ont envahi les rues de Barcelone dimanche, deux jours après la déclaration unilatérale d’indépendance de la région qui a exacerbé la crise dans laquelle s’enfonce l’Espagne.

Le gouvernement central a depuis destitué les dirigeants catalans, dissous le parlement régional et déclenché des élections régionales anticipées.

Les organisateurs du rassemblement festif de dimanche disent vouloir défendre l’unité du pays et rejeter une «attaque sans précédent dans l’histoire de la démocratie».

Les chefs des partis conservateur, libéral et socialiste y ont fait front commun, scandant le slogan «Nous sommes tous la Catalogne. Du bon sens pour la coexistence!».

Des représentants du gouvernement central, dont la ministre de la Santé, Dolors Montserrat, ont également pris part à la manifestation de dimanche.

La Societat Civil Catalana disait avoir dénombré plus d’un million de manifestants à son rassemblement, tandis que la police n’avait pas encore fait part de ses estimations.

Trois semaines plus tôt, la même organisation avait tenu une autre manifestation monstre, le plus gros rassemblement anti-indépendantiste depuis des années en Catalogne.

Madrid a pris les commandes de la Catalogne quelques heures après la déclaration d’indépendance de vendredi, grâce à des pouvoirs constitutionnels dont le gouvernement espagnol ne s’était jamais prévalu auparavant.

Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a également congédié les dirigeants indépendantistes et déclenché des élections pour le 21 décembre.

Lors des dernières élections régionales, en 2015, les séparatistes avaient récolté 48 pour cent des voix.

Les formations politiques opposées à la sécession voulaient faire du rassemblement de dimanche un tremplin pour leur campagne électorale.

La déclaration d’indépendance de la Catalogne donnait suite au référendum tenu le 1er octobre, malgré son interdiction par la Cour constitutionnelle d’Espagne. La consultation avait été boycottée par certains anti-indépendantistes et le jour du vote avait été assombri par la violence de la police nationale contre les électeurs qui s’étaient rendus aux urnes. Le gouvernement central maintient que la réponse des policiers était proportionnelle à la résistance rencontrée.

Samedi, le président déchu de la Catalogne, Carles Puigdemont, a exhorté les séparatistes à s’opposer pacifiquement à la prise de contrôle de la région par l’Espagne.

Dans un discours télévisé préenregistré, Carles Puigdemont a refusé à mots couverts d’accepter la destitution de son cabinet ordonnée par Madrid. Il a souligné que seul le Parlement catalan avait le pouvoir de former ou de dissoudre le gouvernement régional et a promis de continuer «à bâtir un pays libre».

Depuis leur congédiement, M. Puigdemont et les 12 membres de son cabinet ne reçoivent plus de salaire. Le gouvernement espagnol a prévenu qu’ils pourraient aussi être accusés d’usurper les fonctions d’autres personnes s’ils refusaient d’obtempérer.

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