Soutenez

Le pape a rencontré des victimes d'abus sexuels

From a balcony, protesters dressed as clerics gesture and display a banner saying: "I love pedophilia" during a protest against Pope Francis in Santiago, Chile, Tuesday, Jan. 16, 2018. The pontiff is visiting Chile Jan. 15-18, where the Vatican's handling of sex abuse cases has fueled bitter criticism. (AP Photo/Victor R. Caivano) Photo: AP
Peter Prengaman et Nicole Winfield - The Associated Press

SANTIAGO, Chili — Le pape François a rencontré mardi des victimes d’abus sexuels commis par des prêtes, selon un porte-parole du Vatican.

La rencontre s’est déroulée en mi-journée, alors que le souverain pontife en était à sa première journée complète de visite dans le pays, a déclaré Greg Burke.

Lors d’un autre événement, le pape avait demandé pardon aux Chiliens pour les «dommages irréparables» subis par les enfants qui ont été agressés et violés par des prêtres pédophiles.

Le pape a donc choisi d’attaquer ce sujet épineux de front dès le début de sa visite de trois jours dans ce pays d’Amérique du Sud où la crédibilité de l’Église catholique a été mise à mal par ce scandale.

Trois églises ont été incendiées tôt mardi, au premier jour de sa visite, portant à neuf le total d’églises ciblées par des pyromanes depuis vendredi. Une église a été complètement détruite dans l’Araucania, une région du sud du pays où le pape se rendra mercredi pour rencontrer des autochtones.

Cela n’a pas empêché quelque 400 000 personnes d’assister à une messe en plein air que le pape a célébrée dans le parc O’Higgins, là où saint Jean-Paul II en avait célébré une il y a 30 ans.

Le pape avait commencé la journée avec un entretien privé avec la présidente Michelle Bachelet. Puis, s’adressant à des élus, à des juges et à d’autres dirigeants, le pape a dit ressentir «le besoin d’exprimer ma douleur et ma honte» que certains pasteurs chiliens aient agressé sexuellement les enfants dont ils avaient la responsabilité. Il a été interrompu par les applaudissements des dignitaires assemblés au palais de La Moneda.

Le premier pape issu d’Amérique latine n’a pas mentionné le nom du prêtre pédophile le plus connu du Chili, le père Fernando Karadima, que le Vatican a condamné en 2011 à une vie de «prière et de pénitence» pour ses gestes. Il n’a pas non plus rappelé que l’évêque émérite de Santiago, qui compte parmi ses principaux conseillers, a admis avoir eu vent de plaintes contre le père Karadima, sans pour autant intervenir.

Le père Karadima était un prêtre charismatique proche du pouvoir. Ses victimes se sont exprimées publiquement en 2010, après avoir dénoncé pendant des années aux autorités religieuses que le père Karadima les embrassait et les caressait quand elles étaient adolescentes.

Plusieurs Chiliens n’ont pas encore pardonné au pape d’avoir ensuite nommé, en 2015, un proche du père Karadima comme évêque de la ville d’Osomo, dans le sud du pays. L’évêque Juan Barros nie avoir été au fait des agissements du père Karadima, mais des doutes subsistent.

Un sondage réalisé récemment a découvert que les Chiliens ont une plus faible estime du pape que les habitants de 18 autres pays d’Amérique centrale et latine. Même parmi les catholiques, seulement 42 pour cent des personnes interrogées approuvent de la performance du pape, comparativement à une moyenne régionale de 68 pour cent.

Plusieurs groupes ont annoncé leur intention de manifester lors du passage du pape. Des dizaines de personnes ont été arrêtées en marge de la messe en plein air.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.