Une élection d'ici la fin avril au Venezuela
CARACAS, Venezuela — Le président vénézuélien Nicolas Maduro a laissé entendre, mardi, qu’il serait prêt à briguer un nouveau mandat, peu après que l’Assemblée constituante, favorable au gouvernement socialiste, eut ordonné la tenue d’une élection présidentielle anticipée avant la fin avril.
Lors d’un rassemblement pour souligner le 60e anniversaire de la fin de la plus récente dictature militaire au Venezuela, M. Maduro s’est présenté aux journalistes comme un «humble travailleur», et a dit qu’il accepterait d’être candidat à la présidence si tel était le souhait des forces politiques et sociales de la «révolution bolivarienne».
M. Maduro, âgé de 55 ans, a dit espérer que l’opposition participe à l’élection, alors que des négociations en République dominicaine entre les deux parties n’ont pas permis jusqu’à maintenant de parvenir à un accord. L’opposition a utilisé ces négociations pour réclamer des garanties d’un scrutin libre et équitable.
Plus tôt, Diosdado Cabello, le numéro deux du Parti socialiste unifié du Venezuela, a affirmé aux partisans du gouvernement que des élections étaient la meilleure manière de contrer les critiques des États-Unis et d’autres pays selon lesquelles le Venezuela glisserait vers la dictature.
«Si le monde applique des sanctions, nous appliquerons des élections», a lancé M. Cabello, en référence à la décision annoncée lundi par l’Union européenne d’imposer des restrictions financières et de déplacement contre lui et six autres hauts responsables.
M. Cabello a ajouté que personne ne donnerait de leçons au gouvernement, et que la population du Venezuela avait «le droit de choisir sa propre destinée».
Bien que M. Cabello, le principal rival du président à l’interne, n’ait pas explicitement appuyé M. Maduro, il l’a salué comme le successeur désigné du défunt Hugo Chavez et a affirmé que la révolution ne ferait face à aucun obstacle dans le choix d’un candidat unique.
«Nous n’aurons aucun problème», a-t-il soutenu, sous des applaudissements nourris, durant la séance de l’Assemblée constituante, mardi.
Le Conseil électoral national doit désormais établir la date de l’élection présidentielle, qui constituerait le quatrième scrutin au Venezuela depuis juillet — incluant des élections municipales en décembre au terme desquelles M. Maduro a revendiqué une large victoire. En juillet, un vote avait mis en place l’Assemblée constituante, condamnée par plusieurs gouvernements à travers le monde qui estiment qu’il s’agit d’une manière pour M. Maduro et ses proches de s’accrocher au pouvoir.
Une coalition regroupant une dizaine de pays latino-américains en plus du Canada a fortement critiqué la décision de convoquer une élection présidentielle anticipée. Dans un communiqué au ton particulièrement dur publié mardi, les pays du Groupe de Lima affirment que cette décision est contraire aux principes démocratiques et n’est pas conforme aux normes internationales.
Le Groupe de Lima a été formé l’été dernier par onze pays d’Amérique latine, ainsi que le Canada, afin d’exercer des pressions internationales concertées sur le Venezuela.