Une nouvelle Constitution pour la paix en Syrie?
MOSCOU — Une conférence sur la paix en Syrie organisée par la Russie a pris fin, mardi, avec un plan visant à élaborer une nouvelle Constitution dans le cadre des efforts pour mettre un terme à la guerre civile qui déchire le pays depuis sept ans. Plusieurs représentants de l’opposition et de groupes rebelles ont toutefois boycotté l’événement, et on ne sait pas s’ils accepteront de participer au processus de paix.
La conférence, qui avait lieu dans la ville russe de Sotchi, a également été assombrie par de nouvelles violences dans le nord de la Syrie.
Des militants de l’opposition ont rapporté de nouvelles frappes dans la province rebelle d’Idlib, où des dizaines de personnes ont été tuées dans des raids aériens des forces gouvernementales cette semaine. L’armée turque a aussi poursuivi son offensive dans l’enclave d’Afrine, contrôlée par une milice kurde soutenue par les États-Unis qui a boycotté les pourparlers en Russie.
Malgré tout, le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé que le Congrès du dialogue national syrien représentait une étape importante vers la paix en Syrie, tentant de minimiser le boycottage de la conférence par l’opposition.
«Personne ne s’attendait à ce qu’il soit possible de réunir des représentants de tous les groupes en Syrie sans exception», a-t-il déclaré aux journalistes après les discussions. «Ce n’est pas une grande tragédie que deux ou trois groupes n’aient pas pu venir.»
M. Lavrov a affirmé que les participants à la conférence avaient accepté de former un comité constitutionnel qui sera établi à Genève. Il a expliqué que les délégués avaient nommé certains membres du comité et que les groupes absents de Sotchi seraient invités à nommer leurs représentants.
Un communiqué approuvé par les délégués précise qu’un accord final décrivant les critères de sélection des membres, les pouvoirs du comité constitutionnel et ses règles de procédure serait conclu à Genève sous l’égide des Nations unies.
L’émissaire spécial de l’ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré qu’il établirait rapidement un horaire et un processus de rédaction d’une nouvelle Constitution à Genève «parce que la Syrie ne peut attendre».