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Six journalistes turcs condamnés à la réclusion à perpétuité

wired fence with barbed wires Photo: Getty Images/iStockphoto

ANKARA – Un tribunal turc a condamné vendredi trois influents journalistes à la réclusion à perpétuité pour complicité dans le coup d’État manqué de juillet 2016, rapporte la chaîne de télévision TRT Haber.

Mehmet Altan, professeur d’économie et journaliste, et son frère Ahmet ont été reconnus coupables d’avoir transmis des messages codés lors d’une émission de télévision la veille du putsch, le 15 juillet 2016.

Les deux hommes, ainsi que le journaliste Nazli Ilicak, étaient accusés de faire partie du réseau fidèle au prédicateur en exil Fethullah Gülen que le gouvernement turc accuse d’être l’instigateur du coup d’État.

Trois autres journalistes ont également été condamnés à la réclusion à perpétuité pour avoir tenté d’abolir la Constitution et avoir voulu renverser le gouvernement.

« Ces condamnations sévères sont inacceptables et constituent une attaque sans précédent contre la liberté d’expression et de la presse en Turquie », ont estimé David Kaye et Harlem Désir, respectivement représentants de l’Onu et de l’Osce pour les droits de l’homme, dans un communiqué commun.

Tous les accusés rejettent les charges qui ont été retenues contre eux et au moins trois d’entre eux sont en détention depuis 17 mois environ.

La Cour constitutionnelle, plus haute juridiction de Turquie, avait ordonné dans un arrêt la remise en liberté de Mehmet Altan, affirmant que son incarcération constituait une violation de ses droits individuels.

Toutefois, une cour pénale avait rejeté cette injonction et décidé de maintenir le journaliste en prison pendant son procès.

Ahmet Altan a été inculpé pour avoir déclaré lors d’une émission de télévision : « quels que soient les événements qui ont conduit au coup d’Etat militaire en Turquie, Erdogan cotinue sur la même voie ».

Au cours de la même émission, Mehmet Altan avait fait référence à une « autre structure » à l’intérieur du gouvernement qui suivait de près l’évolution de la situation pour « ne pas être prise la main dans le sac ».

Le ministère public avait estimé que cette expression constituait un message codé à l’adresse du réseau Gülen.

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