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Nicolas Sarkozy est formellement accusé

FILE - In this March 24, 2015 file photo, former French President and conservative party UMP leader Nicolas Sarkozy attends a meeting in Asnieres, outside Paris, France. The Paris appeals court has ruled Thursday May 7, 2015 that investigating judges didn't break any laws when they tapped conversations between former President Nicolas Sarkozy and his lawyer in connection with a probe into past campaign financing.(AP Photo/Thibault Camus, File) Photo: AP
Samuel Pétrequin et Philippe Sotto - The Associated Press

PARIS — L’ex-président français Nicolas Sarkozy a été accusé, mercredi, d’avoir accepté de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi des dizaines de millions d’euros en financement illégal pour sa campagne présidentielle de 2007.

L’Associated Press a appris d’une source que les juges d’instruction responsables de l’enquête avaient mis en examen et placé sous contrôle judiciaire M. Sarkozy pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics.

M. Sarkozy, qui a été président de la France de 2007 à 2012, avait été interrogé par la police pour une deuxième journée consécutive, mercredi, dans le cadre de l’enquête sur un présumé financement illégal de campagne. Après une première journée en garde à vue mardi, il avait passé la nuit chez lui, à Paris, et s’est de nouveau présenté mercredi au commissariat de Nanterre, à l’ouest de la capitale, afin de rencontrer des enquêteurs anticorruption, a confié une source à l’Associated Press, sous le couvert de l’anonymat.

M. Sarkozy, âgé de 63 ans, et son ancien chef de cabinet Claude Guéant ont toujours clamé leur innocence dans cette affaire. Un autre proche de M. Sarkozy, l’ancien ministre Brice Hortefeux, a été rencontré par la police mardi, mais il n’a pas été arrêté. M. Hortefeux a ensuite déclaré sur Twitter que les informations qu’il avait fournies aux autorités devraient contribuer à mettre un terme à une série «d’erreurs et de mensonges».

On ne sait rien des interrogatoires en garde à vue de M. Sarkozy, et son avocat, Thierry Herzog, n’a pas répondu à une demande de commentaires.

L’enquête dans cette affaire de financement illégal présumé avait débuté en 2013, mais elle s’est accélérée trois ans plus tard quand l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine a raconté au site internet Mediapart qu’il avait remis à MM. Sarkozy et Guéant trois valises libyennes contenant en tout cinq millions d’euros. M. Takieddine prétend avoir remis l’une des trois valises à MM. Sarkozy et Guéant au ministère de l’Intérieur, à l’époque où le futur président était responsable de ce portefeuille dans le gouvernement de Dominique de Villepin.

M. Takieddine a répété ses allégations mercredi soir dans une entrevue à la chaîne française d’information en continu BFM.

Les allégations font état de quelque 50 millions d’euros (80 millions $ CAN) versés secrètement à la campagne Sarkozy par Mouammar Kadhafi. Un tel versement d’argent violerait la limite de 21 millions d’euros permise pour une campagne présidentielle en France, les règles sur le financement provenant de l’étranger de même que celles sur l’identification des donateurs.

M. Takieddine a ses propres démêlés avec la justice française: on le soupçonne d’avoir illégalement financé la campagne présidentielle du candidat conservateur Édouard Balladur en 1995.

M. Sarkozy, quant à lui, a entretenu des relations complexes avec Mouammar Kadhafi. Une fois à l’Élysée, en 2007, il a rapidement invité le dictateur libyen pour une visite d’État et l’a reçu à Paris avec tous les honneurs. Quatre ans plus tard, la France de Sarkozy a joué un rôle de premier plan dans les frappes aériennes menées par les forces de l’OTAN contre les troupes de Kadhafi, pour venir en aide aux rebelles qui tentaient de renverser le dictateur.

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