Incendie du Musée de Rio: une «perte pour l’humanité»
L’incendie du Musée national de Rio de Janeiro est une « tragédie en matière de patrimoine » et « une perte pour l’humanité en général », a réagi lundi le président du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) français Bruno David.
Cette institution brésilienne, « très importante dans le panorama des musées en général », possédait « environ vingt millions de pièces »: « c’est gigantesque. Cela représente plus du quart des collections du Muséum national d’histoire naturelle » à Paris, a-t-il dit à l’AFP. « Ce patrimoine exceptionnel a en grande partie disparu. C’est irremplaçable ».
« Ce n’est pas seulement une perte pour le Brésil, c’est une perte pour l’humanité en général » car « toute une partie de ce patrimoine n’était pas archivée ailleurs », a-t-il souligné.
On pourrait pour partie essayer de reconstituer certaines collections en faisant de nouvelles collectes d’insectes par exemple. Mais « cela ne remplacera pas la valeur historique des spécimens détruits », a-t-il noté.
« Le coléoptère ramassé en 1850 était porteur de messages sur son époque, au niveau de sa chimie, de son environnement, de ce qu’il avait mangé. Tout cela a brûlé. On n’aura plus jamais ce type d’information », a souligné le scientifique.
Ouvert en 1818, le musée national de Rio, ravagé dimanche par les flammes, avait subi des coupes budgétaires.
« Beaucoup de musées sont confrontés à des problèmes budgétaires, même chez nous », a souligné Bruno David. « Les États diffèrent les travaux et disent +on va attendre+ ». « Heureusement, 95 fois sur 100 cela ne se termine pas en tragédie, en matière de disparition d’un patrimoine. Là cela a frappé très fort ».