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De la Syrie à l’Afghanistan, Trump martèle sa volonté de retrait 

Damascus, Syria - September 14, 2013: Tank Syrian national army is close to a war zone in the city of Damascus. Photo: Getty Images

Malgré les critiques des alliés des États-Unis et de son propre camp républicain, Donald Trump a confirmé vouloir retirer les troupes américaines de Syrie et d’Afghanistan, tout en restant très vague sur le calendrier et les modalités du départ.

Après plus de 17 années de guerre en Afghanistan, Washington a entamé l’été dernier des négociations directes avec les talibans. Récemment passé de l’ombre à la lumière, ce processus de paix inédit a permis, selon l’émissaire américain Zalmay Khalilzad, «des progrès significatifs sur deux questions vitales: la lutte contre le terrorisme et le retrait des troupes».

Alors que les tractations doivent reprendre prochainement au Qatar, le président des États-Unis s’est montré prudemment optimiste dans un entretien diffusé dimanche par la chaîne CBS.

«On verra ce qui va se passer avec les talibans. Ils veulent la paix. Ils sont fatigués», a-t-il dit. «Je pense que tout le monde est fatigué. Nous devons nous sortir de ces guerres sans fin et ramener nos gars à la maison.»

Le milliardaire républicain a fait campagne sur un retrait d’Afghanistan avant de se résigner, une fois dans le Bureau ovale, à mettre sa promesse entre parenthèses, acceptant même initialement d’envoyer des renforts sur place.

Mais fin 2018, sa décision de sonner le retrait de la moitié des 14 000 soldats américains a filtré.

Sans entrer dans les détails, Donald Trump a expliqué sur CBS qu’il pourrait à terme ne laisser que des hommes «du renseignement» en Afghanistan. «Et si je vois des foyers» d’insurrection «se former, je ferai quelque chose», a-t-il assuré.

Le locataire de la Maison-Blanche persiste et signe donc, maintenant qu’il n’est plus entouré de son équipe de politique étrangère initiale et notamment de son ex-ministre de la Défense Jim Mattis, qui ont tenté de freiner ses envies de retrait pendant la première moitié de son mandat.

Peu importe à ses yeux l’amendement voté à une large majorité par le Sénat américain, pourtant contrôlé par les républicains, qui le met en garde contre un «retrait précipité» d’Afghanistan et de Syrie qui mettrait «en danger» la sécurité nationale.

Le président a en effet également affirmé que les 2000 soldats déployés en Syrie contre le groupe État islamique (EI) étaient «en train de commencer» à quitter le pays conformément à sa décision controversée annoncée en décembre.

«Dès que nous aurons reconquis ce qui reste du califat, de leur territoire, ils vont rejoindre notre base en Irak, et enfin ils rentreront à la maison. »

«Nous sommes actuellement à 99%» du territoire jadis contrôlé par l’EI récupéré, «nous allons bientôt annoncer 100% du califat», a dit Donald Trump, qui devrait faire cette proclamation mardi lors de son discours annuel sur l’état de l’Union.

Mercredi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo accueillera ensuite à Washington ses homologues de la coalition internationale contre l’organisation jihadiste en Irak et en Syrie.

Objectif: coordonner le retrait avec des alliés ébranlés par une décision qui complique leur position, à l’instar des Kurdes qui vont rester seuls face aux menaces d’offensive turque, ou de Paris confronté à un dilemme sur le sort des jihadistes français détenus sur place.

Alors que, selon le renseignement américain, l’EI compte encore des milliers de combattants, le président Trump a estimé qu’il y aurait «toujours des poches» de résistance.

«Mais on ne va pas garder des armées sur place à cause d’une poignée de personnes», a-t-il insisté.

Et «si nécessaire, nous reviendrons», «on peut revenir très rapidement». «Je ne pars pas, nous avons une base en Irak» d’où les Etats-Unis continueront à «frapper» les jihadistes tout en se retirant «lentement» de Syrie, a-t-il ajouté.

Evoquant la base aérienne américaine d’Al-Assad en Irak, où il s’est rendu durant les fêtes de Noël, Donald Trump a enfin expliqué vouloir «la garder» pour «être en mesure de surveiller l’Iran» voisin, bête noire des Etats-Unis. «Si quelqu’un cherche à faire des armes nucléaires», «nous allons le savoir avant qu’ils le fassent».

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