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Bernie Sanders annonce sa candidature pour 2020

Bernie Sanders
Bernie Sanders Photo: AP
Rédaction - Agence France-Presse

Le sénateur indépendant Bernie Sanders, candidat malheureux aux primaires de 2016 face à Hillary Clinton, a annoncé mardi briguer à nouveau l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine de 2020 et s’en est pris, avec force, à Donald Trump.

Bernie Sanders, 77 ans, est l’un des favoris parmi la dizaine de candidats qui se sont déjà lancés dans la course démocrate pour déloger Donald Trump de la Maison Blanche. 

Le natif de Brooklyn, aux idées nettement marquées à gauche, qui assume l’étiquette «socialiste», a attaqué férocement le président américain en annonçant sa candidature.  

Donald Trump est un «menteur pathologique», a tancé ce pourfendeur de Wall Street. 

«C’est un raciste, un sexiste, un homophobe, un xénophobe, quelqu’un qui grappille des gains politiques à bon marché en tentant de s’en prendre aux minorités, souvent des immigrants sans papiers», a tonné Bernie Sanders lors d’un entretien avec une radio du Vermont, État du nord-est du pays dont il est élu.

«Nous avons besoin d’un président qui comprend que le changement climatique est réel, est une menace existentielle pour notre pays et pour notre planète», a également lancé M. Sanders dans une vidéo annonçant sa candidature. Une attaque frontale contre le président républicain, climato-sceptique, qui a retiré les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat.

Sur cette vidéo longue d’une dizaine de minutes, très formelle, Bernie Sanders, face caméra, insiste: 

«Notre campagne n’a pas pour seul objectif de battre Donald Trump, le président le plus dangereux dans l’histoire moderne américaine», promet-il. Et le septuagénaire d’appeler à transformer le «pays et créer un gouvernement basé sur les principes de justice économique, sociale, raciale et environnementale». 

«Nous allons gagner»
«Nous allons gagner», a assuré l’ancien maire de la ville de Burlington, dans le Vermont, à la chaîne CBS dans un entretien diffusé mardi.

Lorsqu’il s’était présenté aux primaires démocrates en 2016, Bernie Sanders faisait figure d’»outsider», avant de tenir la dragée haute à Hillary Clinton. Celle-ci l’avait finalement emporté, avant d’être battue par Donald Trump.

La campagne de Bernie Sanders avait suscité un engouement important, notamment auprès des jeunes, avec des idées, vues à l’époque comme radicales mais aujourd’hui défendues par d’autres démocrates, comme la benjamine du Congrès Alexandria Ocasio-Cortez, ancienne de la campagne Sanders de 2016 et bon nombre de candidats actuels à la primaire. 

Couverture santé universelle, université publique gratuite et salaire minimum à 15 dollars (13,3 euros), Bernie Sanders l’assure, beaucoup de ses idées mises en avant en 2016 sont maintenant «très très populaires». 

La réponse du camp Trump à la candidature Sanders n’a pas tardé. 

«Bernie Sanders a déjà gagné le débat à la primaire démocrate parce que chaque candidat adopte son modèle de socialisme», que les Américains «vont rejeter», a écrit dans un e-mail Kayleigh McEnany, porte-parole de la campagne Trump 2020.

«Seul le président Trump maintiendra l’Amérique libre, prospère et sûre.»   

Mais la course est longue et sinueuse vers le 1 600 Pennsylvania Avenue à Washington. Et le paysage politique américain a été profondément bouleversé avec un nombre record de femmes élues au Congrès en novembre dernier et une liste déjà très longue de prétendants à la Maison Blanche côté démocrate.

La popularité des idées progressistes de ce «démocrate socialiste» appelant au renouvellement des élites risque de se heurter à son profil, un septuagénaire blanc, déjà candidat en 2016. 

Certains militants du mouvement #MeToo avaient même condamné d’avance sa candidature, après que certaines des employées de sa campagne 2016 eurent indiqué avoir été sexuellement harcelées par des collègues plus âgés.

Bernie Sanders s’était excusé publiquement début janvier, tout en assurant n’avoir pas été au courant des faits à l’époque.

L’homme aux cheveux blancs rebelles, qui demeure populaire au sein des démocrates, a été élu à la Chambre des représentants de 1990 à 2006, avant de devenir sénateur. Il a été confortablement réélu en novembre dernier.

La candidature d’un autre poids lourd, Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, est également attendue.

«Bonne chance»
Donald Trump a souhaité mardi bonne chance à Bernie Sanders, qui s’est lancé une nouvelle fois dans la course à la présidentielle et pourrait être son adversaire en 2020, tout en estimant que le sénateur avait laissé passer sa chance.

«Je souhaite bonne chance à Bernie, ce sera intéressant de voir comme cela va se passer pour lui», a déclaré la président américain interrogé, dans le Bureau ovale, sur cette nouvelle candidature dans le camp démocrate. «Personnellement, je pense qu’il a laissé passer sa chance, mais j’aime bien Bernie», a-t-il ajouté, estimant qu’il avait des points communs avec lui sur la question des échanges commerciaux.

Le sénateur indépendant du Vermont, qui assume l’étiquette «socialiste», avait perdu les primaires démocrates de 2016 face à Hillary Clinton. «Il n’a pas été traité avec respect par Clinton», a estimé M. Trump.

«Je pense que ce qui est arrivé à Bernie Sanders il y a quatre ans était triste». «Il y a beaucoup de candidats, il n’y aura qu’un vainqueur», a-t-il conclu avant d’ajouter, amusé: «J’espère que vous savez qui cette personne sera».

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