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ONU: première réunion du Conseil de sécurité sur le Cameroun

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Photo: AFP Photo: AFP

A l’initiative des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra le 13 mai, en dépit de réticences africaines, sa première réunion sur le Cameroun, secoué depuis 2017 par un conflit armé entre séparatistes anglophones et le pouvoir du président Paul Biya, selon des diplomates.

La réunion, qui portera sur « la situation humanitaire » dans le pays, sera informelle avec la possibilité d’intervenants extérieurs. Aucun texte, déclaration ou communiqué du Conseil, n’est attendu à l’issue de cette session.

« Cela fait longtemps que le Conseil de sécurité devrait s’intéresser à ce qui se passe au Cameroun, où nous voyons une crise humanitaire dévastatrice », a souligné la mission américaine à l’ONU. « Nous espérons que cette réunion permettra d’encourager une réponse régionale et internationale plus robuste (…) afin d’éviter une dégradation de la situation plus importante », a-t-on ajouté de même source.

Les séparatistes anglophones du Cameroun, pays à majorité francophone, militent pour la création d’un Etat indépendant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Fin 2017, après un an de protestation, ils ont pris les armes contre Yaoundé. Depuis, ces régions sont le théâtre d’un violent conflit armé qui n’a cessé de prendre de l’ampleur.

Depuis deux ans, aucun membre du Conseil de sécurité n’a demandé de réunion sur ce sujet, plusieurs de ses membres, notamment africains, considérant qu’il s’agit d’une affaire interne au pays dont l’ONU n’a pas à se mêler ou pour laquelle l’Union africaine est plus à même d’aider à une résolution du conflit.
Concernant ce dossier, plusieurs Etats membres jugent qu’une « diplomatie bilatérale » et « discrète » est préférable pour faire pression sur le pouvoir afin de parvenir à une solution pacifique, selon des diplomates.

Dans le pays, les combats opposent régulièrement l’armée, déployée en nombre, à des groupes épars de séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale, attaquent gendarmeries et écoles et multiplient les enlèvements.

Selon le centre d’analyses géopolitiques International Crisis Group, en vingt mois le conflit a fait 1.850 morts. Il a déjà forcé plus de 530.000 personnes à fuir leur domicile, d’après les Nations unies.

Le Nigeria accueille 35.000 réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, selon l’ONU. En tout, quatre millions de personnes sont affectées par le conflit et la déstabilisation régionale représente un argument pour ceux qui veulent porter le dossier dans une enceinte multilatérale.

Sur le plan humanitaire, 1,5 million de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire au Cameroun, et cette situation est sévère pour 8% d’entre elles.

Selon l’ONU, le conflit a conduit à la fermeture de 80% des écoles, à la destruction de 75 bâtiments scolaires et à l’enlèvement d’élèves et de personnels éducatifs.

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