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Casse-tête chinois dans le cyberespace

Photo AFP Photo: Getty

Le New York Times, le Wall Street Journal, CNN… Les cyberattaques chinoises pullulent contre ces trois médias phares américains afin de mieux contrôler la couverture de leurs journalistes postés à Beijing ou à Shanghaï.

La «vieille dame grise», surnom du grand journal new-yorkais, est la plus visée. Le 25 octobre dernier, elle avait publié une vaste enquête sur la «fortune cachée» d’au moins 2,7 G$ du premier ministre Wen Jiabao et de sa famille.

Bien sûr, Beijing a tout nié et cherché à transformer la bombe en pétard mouillé. C’est de bonne guerre. Mais voilà, depuis quatre mois des cyberpirates, sans doute des militaires chinois, ont réussi à s’introduire dans le système informatique du New York Times. Mission : trouver les noms des personnes à la source de ce long reportage sur la corruption en Chine, fruit d’un rigoureux et coûteux travail d’investigation.

Beijing a, une fois de plus, réfuté ces allégations du journal. Qui dit vrai? Doit-on vraiment poser la question? Certes, la corruption n’est pas propre à la Chine, mais dans un pays où le gouvernement contrôle tout – du berceau à la tombe –, elle constitue un fléau et ronge surtout les grosses pointures du Parti communiste.

Obsédées par la stabilité politique et le développement économique, les têtes dirigeantes chinoises n’ont que faire de la liberté de la presse, bâillonnée par le département de la Propagande. Leur pays est une des plus grandes prisons médiatiques du monde (une trentaine de journalistes sont actuellement au cachot) et quand un quotidien étranger cherche à informer hors des sentiers battus du Parti communiste, c’est le branle-bas de combat dans le cyberespace.

Mais, la cybermuraille érigée par Beijing pour censurer les informations du New York Times et d’autres médias occidentaux sur l’internet se révèle tout aussi inefficace que la Grande Muraille qui, en son temps, n’a pu empêcher les invasions mongoles. Le casse-tête chinois reste entier.

Dans la cyberguerre froide mondiale, les Chinois sont peut-être «les plus dangereux», comme l’a encore répété la semaine dernière le grand patron de Google, Eric Schmidt, mais ils sont en «bonne compagnie».

Américains, Russes, Israéliens, Iraniens, Nord et Sud-Coréens ne sont pas loin quand il s’agit de s’introduire par la petite porte dans les systèmes informatiques des gouvernements, des entreprises à la fine pointe de la technologie et des médias.

De manière générale, la guerre numérique se mondialise. Pourquoi en serait-il autrement? Voler discrètement de l’information ou la bloquer à peu de frais est payant.

La paix informatique n’est pas pour demain.

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