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États-Unis: les centres pour enfants migrants frappés par les coupes budgétaires

Centre pour enfants migrants à Homestead Photo: Wilfredo Lee/AP
Rédaction - Agence France-Presse

Quand des journalistes ont visité en février un centre pour migrants mineurs en Floride, les autorités leur ont montré les salles de classe, terrains de foot et divers ateliers, pour bien faire savoir que les enfants étaient bien traités. Tout cela est maintenant fini.

Pour cause de restrictions budgétaires, le gouvernement de Donald Trump a mis fin cette semaine à ces programmes considérés comme non vitaux, ou sans conséquence sur l’intégrité physique des enfants.

Sont touchés les 13 200 enfants et adolescents migrants, la plupart originaires d’Amérique centrale, placés dans les 168 centres pour mineurs aux États-Unis.

«On ne veut pas faire ces coupes mais la loi nous y oblige tant que le Congrès ne nous accorde pas des fonds supplémentaires», a expliqué à l’AFP Mark Weber, porte-parole du ministère américain de la Santé.

Les mineurs traversant la frontière sans adulte de leur famille sont placés dans des centres de l’Office de relocalisation des réfugiés, qui dépend du ministère de la Santé et des services sociaux.

Mais pour beaucoup d’ONG de défense des droits humains, ces endroits sont de véritables prisons.

Vendredi, plusieurs militants ont manifesté devant un centre de la petite ville d’Homestead, au sud de Miami, saluant les enfants à travers les grilles et brandissant des signes en forme de coeur, dans l’espoir de leur apporter du réconfort.

De l’autre côté de ces barrières se trouvent 2 300 adolescents entre 13 et 17 ans, a expliqué le ministère de la Santé à l’AFP.

S’ils atteignent leur majorité derrière ces murs, ils seront transféré à la police migratoire, l’ICE.

«Derrière moi se trouvent quelques-uns des gamins incarcérés dans le plus grand centre de détention pour enfants du pays», a dénoncé Debby Wehking, une ancienne directrice d’école de 68 ans.

«Nous avons une crise humanitaire à la frontière due à un système d’immigration qui ne fonctionne plus et qui met l’Office de relocalisation des réfugiés et son programme pour mineurs non-accompagnés à rude épreuve», a expliqué à l’AFP Evelyn Stauffer, également porte-parole du ministère.

En février, les médias, dont l’AFP, ont vu à Homestead un ensemble de tentes blanches, climatisées, et d’immeubles en dur dans lesquels les dortoirs — séparés en fonction des sexes — ont été aménagés.

Les jeunes de 17 ans, eux, dorment à part, dans des espaces où 150 couchettes ont été installées, en rangées serrées.

Un peu partout, des enfants, bien alignés les uns derrière les autres, se rendaient à plusieurs activités.

Les journalistes n’avaient pas le droit de leur parler, à part pour leur dire bonjour.

Dans une imposante tente, de la taille d’un chapiteau, étaient disposées des tables en métal et des chaises pour qu’une cinquantaine de professeurs puissent donner des cours d’anglais et de mathématiques.

Ce programme scolaire a été supprimé.

Toutes les installations étaient décorées avec des dessins réalisés par les enfants pendant leurs ateliers artistiques.

Ce programme a également été supprimé.

Dans l’espace qui faisait office de salle télé, où une console de jeux vidéo était installée, on trouvait des affiches mettant en garde contre les abus sexuels et les grossesses adolescentes.

Tout cela va disparaitre jusqu’à ce que le Congrès accorde au ministère de la Santé les fonds nécessaires.

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