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Le Venezuela expulse 59 Colombiens détenus pour avoir projeté «un coup d’État»

Nicolas Maduro le 2 mai 2019 à Caracas. Photo: Jhonn Zerpa/AP

Le Venezuela a décidé d’expulser samedi 59 Colombiens détenus depuis 2016 sans procès, pour avoir voulu, selon Nicolas Maduro, organiser «un coup d’État», a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès d’une ONG vénézuélienne de défense des droits humains.

Les 59 prisonniers – 58 hommes et une femme – ont été envoyés samedi matin par avion militaire depuis Caracas jusqu’à la frontière terrestre avec la Colombie, dans l’État de Tachira (ouest), a indiqué à l’AFP Alfredo Romero, président de Foro Penal.

«Ils n’ont jamais été condamnés, ils n’ont jamais eu droit à une seule audience, ni à un procès», a-t-il expliqué.

A la mi-journée, les autorités vénézuéliennes n’avaient transmis aucune information à ce sujet.

Sollicitées par l’AFP, les autorités migratoires de Colombie, pays avec lequel le gouvernement de Nicolas Maduro entretient des relations exécrables, ont dit n’avoir «aucune confirmation». «Toutefois, notre directeur général a ordonné que soit déclenché un plan pour gérer leur éventuelle arrivée» à la frontière colombienne, ont-elles poursuivi.

Leur incarcération remonte à septembre 2016. À l’époque, le président vénézuélien avait affirmé que son gouvernement avait déjoué «une tentative de coup d’État» au cours de laquelle il était prévu de «prendre d’assaut» le palais présidentiel de Miraflores. Dans la foulée, 92 «paramilitaires colombiens» avaient été interpellés et placés en détention, selon le chef d’État vénézuélien.

De ces 92 Colombiens, 59 étaient encore détenus jusqu’à samedi. En novembre dernier, ils avaient été inculpés de «terrorisme».

Selon Alfredo Romero, leur expulsion est une «conséquence» de la récente visite à Caracas de la Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU. À l’issue de trois jours de réunions avec des proches de personnes détenues, mais aussi avec l’opposant Juan Guaido et Nicolas Maduro, Michelle Bachelet avait appelé à la «libération» des opposants emprisonnés.

Leur arrestation avait encore un peu plus accentué les tensions déjà fortes entre le gouvernement chaviste et son voisin colombien, dont les autorités reconnaissent Juan Guaido comme président par intérim, tout comme une cinquantaine d’autres pays.

Agence France-Presse

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