Venezuela : feu vert du Parlement à un traité pouvant permettre une intervention étrangère
L’Assemblée nationale vénézuélienne, contrôlée par l’opposition à Nicolas Maduro, a approuvé mardi la réintégration du Venezuela dans le Traité interaméricain d’assistance réciproque (Tiar), une décision qui permet de border légalement une éventuelle intervention militaire étrangère dans le pays en crise.
Le texte «est approuvé à l’unanimité et promulgué», a déclaré le président du Parlement Juan Guaido à l’issue du vote de ses pairs, lors d’une séance organisée sur une place de Caracas, six mois jour pour jour après que l’opposant se fut auto-proclamé président par intérim.
Le vote doit permettre au Venezuela de réintégrer le Tiar, sept ans après que le défunt président Hugo Chavez ait décidé de l’en retirer.
Le Tiar avait été ratifié par la plupart des Etats américains au début de la Guerre froide.
Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par une cinquantaine de pays, n’écarte pas une intervention militaire étrangère pour déloger Nicolas Maduro du pouvoir. L’opposant le qualifie d’«usurpateur» en raison de l’élection selon lui «frauduleuse» remportée l’an dernier par le chef de l’Etat socialiste.
Mais Juan Guaido a prévenu mardi que le Tiar «n’a rien de magique. Ca n’est pas un bouton sur lequel on appuie et qui résout tout du jour au lendemain». «Nous allons devoir construire le soutien des autres pays de la région pour mettre en place ce mécanisme et l’approbation finale reviendra à l’OEA», l’Organisation des Etats américains, déclarait-il récemment.
Le vote positif des députés ne signifie pas un retour automatique du Venezuela dans le Tiar. Les décisions qu’ils prennent sont toutes considérées nulles par la Cour suprême depuis trois ans. Dans la pratique, l’Assemblée nationale est supplantée par une Constituante composée uniquement de fidèles de Nicolas Maduro.
Le Tiar, dont la Bolivie, l’Equateur et le Nicaragua se sont aussi retirés, est vilipendé comme un outil de l’influence des Etats-Unis en Amérique latine.
Lors de leur retrait en 2012, ces pays avaient jugé que le traité avait montré ses limites lors du conflit des Malouines en 1982 entre l’Argentine et la Grande-Bretagne. Les Etats-Unis avaient alors conservé une position de neutralité.