Soutenez

Brésil: Bolsonaro s’en prend aux finances de la presse écrite

Le président du Brésil Jair Bolsonaro
Le président du Brésil Jair Bolsonaro Photo: Alex Wong/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

Un décret pris par le président du Brésil Jair Bolsonaro menace de porter un rude coup aux finances de la presse écrite et lui permettra, a-t-il dit dans un premier temps, de se venger des «attaques» des médias.

Le décret en question, publié mardi au Journal officiel, exempte les entreprises cotées en bourse de l’obligation de publier leurs résultats en achetant des espaces publicitaires dans la presse écrite.

Ces espaces occupent de nombreuses pages et constituent une source notable de revenus pour de nombreux journaux brésiliens.

Le décret est une «mesure provisoire», ce qui signifie qu’il est à effet immédiat mais que son application définitive doit être soumise prochainement à l’approbation du Parlement.

«J’ai été élu président malgré les attaques de presque tous les médias, qui m’ont traité de raciste, de fasciste… Avec ce décret, je leur ai rendu la monnaie de leur pièce», a déclaré le chef de l’État en marge de l’inauguration d’une usine à Sao Paulo.

Face aux critiques qui ont fusé à la suite de cette annonce, le président Bolsonaro est revenu sur ses propos, affirmant contrairement à ce qu’il avait dit auparavant qu’il ne s’agissait pas de «représailles contre la presse».

Dans son discours, M. Bolsonaro a ciblé nommément le quotidien économique Valor Economico.

«J’espère que Valor Economico survivra au décret provisoire, je l’espère», a déclaré le président en riant.

Selon M. Bolsonaro, le quotidien l’a attaqué pendant la campagne électorale de 2018 après qu’il lui a accordé deux interviews.

Valor Economico affirme en revanche que malgré des demandes insistantes de sa part, M. Bolsonaro ne lui a donné aucune interview pendant la campagne.

Par ailleurs, Valor Economico a publié mardi un reportage sur Carlos Bolsonaro, fils et conseiller du président, qui a critiqué et insulté le quotidien sur son compte Twitter et a défendu le décret provisoire, déclarant qu’il «favorise l’économie».

L’Association nationale des journalistes (ANP) a affirmé dans un communiqué que le nouveau décret «va à l’encontre de la transparence des informations exigées par la société».

Avec le nouveau décret, les entreprises pourront se contenter de publier leurs résultats gratuitement dans le Journal Officiel et sur le site de l’autorité de régulation boursière brésilienne (CVM).

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.