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Aïd el-Adha: heurts sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem

Affrontements devant la mosquée al-Aqsa à Jérusalem
Affrontements entre police israélienne et Palestiniens devant la mosquée al-Aqsa de Jérusalem. Photo: Mahmoud Illean/AP
Rédaction - Agence France-Presse

Des affrontements entre policiers israéliens et fidèles sur l’esplanade des Mosquées, haut lieu de tension à Jérusalem, ont fait des dizaines de blessés palestiniens dimanche, jour d’importantes commémorations juive et musulmane.

Au premier jour de l’Aïd al-Adha – littéralement «fête du sacrifice», plus importante fête de l’islam qui marque la fin du pèlerinage à La Mecque – et après la prière à la mosquée Al-Aqsa, située au milieu de l’esplanade, des centaines de Palestiniens ont commencé à scander en arabe «Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi Al-Aqsa».

Jérusalem déchirée

Des accrochages ont éclaté et les forces de l’ordre, qui contrôlent l’accès de l’esplanade, ont utilisé des grenades assourdissantes pour tenter de disperser des manifestants qui ont tiré des projectiles, selon un journaliste de l’AFP sur place.

«C’est notre mosquée, c’est notre Aïd, mais l’armée est arrivée et elle a commencé à frapper et à lancer des grenades assourdissantes», a déclaré à l’AFP, Assia Abou Snineh, 32 ans, tunique rose pâle et voile clair.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état 61 blessés, dont une quinzaine ont été hospitalisés. La police a dénombré quatre blessés dans ses rangs et fait état de 7 arrestations.

Face aux tensions, la police a dans un premier temps bloqué l’accès du site aux juifs qui commémorent une importante fête religieuse, Ticha Beav. Mais, après des critiques, elle a rouvert la seule porte d’entrée que les juifs peuvent emprunter pour accéder au site.

Les juifs sont autorisés à s’y rendre pendant des heures précises mais pas à y prier afin d’éviter d’attiser les tensions.

«Il est à nous!»

Néanmoins la situation s’est tendue lorsque des centaines de juifs ont pu pénétrer dans le périmètre de l’esplanade.

Les musulmans croient que le site «est à eux mais il est à nous!», a affirmé une jeune femme juive, Sophia Gehula Cohen, entrée sur le site. «Ça fait 2000 ans qu’on attend pour être ici et le jour (anniversaire) où le Temple est détruit, on nous dit de ne pas entrer, c’est grave!».

Au cœur du conflit israélo-palestinien, l’esplanade des Mosquées se trouve à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé depuis 1967 par Israël, qui l’a ensuite annexé sans que cela ne soit reconnu par la communauté internationale.

Appelée Noble sanctuaire par les musulmans, mont du Temple par les juifs, l’esplanade est le troisième lieu saint de l’islam et le site le plus sacré pour les juifs car considéré comme le lieu de leurs deux Temples.

Or Ticha Beav, littéralement le 9 (Tisha) du mois de Av dans le calendrier hébraïque, commémore justement la destruction des deux Temples, par les Babyloniens en 587 avant J.-C. puis par les Romains en l’an 70.

Si l’entrée de l’esplanade des Mosquées est contrôlée par Israël, l’administration des lieux demeure la prérogative du Waqf, une fondation musulmane sous contrôle jordanien.

La Jordanie, de même que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), ont dénoncé «l’agression» contre l’esplanade des Mosquées par les forces israéliennes, aussi blâmées par le secrétaire général de la Ligue arabe qui a appelé la communauté internationale à calmer le jeu pour éviter «une bataille religieuse dans la ville sainte de Jérusalem».

«Cela montre la dimension religieuse du conflit» israélo-palestinien, a de son côté réagi Ismaïl Haniyeh, chef du mouvement islamiste palestinien Hamas qui contrôle la bande de Gaza et qui est l’ennemi d’Israël.

Tirs à Gaza

Dans le troisième échange de tirs meurtriers ces derniers jours près de la barrière séparant Gaza du territoire israélien, un Palestinien a par ailleurs ouvert le feu dimanche sur des soldats israéliens avant d’être tué dans la riposte, selon des responsables.

«À la suite de cet incident, un char israélien a tiré sur un poste militaire de l’organisation terroriste Hamas dans la même zone», a précisé l’armée israélienne, assurant qu’il n’y avait pas eu de pertes de son côté.

Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a confirmé le décès du Palestinien de 26 ans, originaire de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, dont la dépouille a été transportée dans un hôpital local.

Samedi, l’armée israélienne avait tué quatre Palestiniens armés de fusils d’assaut, de lance-roquettes et de grenades qui tentaient selon elle s’infiltrer en Israël à partir du sud de Gaza.

Plus tôt cette semaine, un jeune soldat israélien ne portant ni uniforme, ni arme a été retrouvé mort, poignardé, près d’une colonie juive en Cisjordanie occupée. Les autorités israéliennes ont depuis arrêté deux suspects pour le meurtre du soldat Dvir Sorek qui a bouleversé Israël.

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