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Hong Kong: Trump critiqué pour son apparente bienveillance à l’égard de Pékin

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Hong Kong, l’ex-colonie britannique, traverse sa plus grave crise depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. Photo: Anthony Kwan/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

Donald Trump est critiqué de toutes parts aux États-Unis pour son apparente bienveillance à l’égard de la Chine dans la crise sans précédent qui secoue Hong Kong.

Le président des États-Unis a confirmé mardi, sur la foi d’informations des services de renseignement américains, que l’armée chinoise se déployait «à la frontière avec Hong Kong».

Des vidéos diffusées par les médias officiels chinois avaient déjà montré des forces se massant près de la région semi-autonome, dans ce qui est apparu comme un moyen pour Pékin d’accentuer la menace d’une intervention face aux manifestations pro-démocratie qui s’enchaînent depuis début juin.

Mais s’il a renouvelé ses appels à ce que «tout le monde» reste «calme et en sécurité», Donald Trump n’a pas adressé d’avertissement explicite aux autorités chinoises.

«J’espère qu’il y aura une solution pacifique» et que «personne ne sera tué», s’est-il borné à ajouter, alors qu’une partie des manifestants se montrent de plus en plus virulents et que les affrontements avec la police se multiplient.

L’ex-colonie britannique traverse sa plus grave crise depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.

Pourtant, l’administration Trump, engagée depuis des mois dans une confrontation directe avec la Chine sur le commerce, la compétition diplomatico-militaire en Asie-Pacifique ou encore les droits humains, s’est montrée jusqu’ici très discrète.

À tel point que certains observateurs se demandent, sans avancer d’éléments précis, si le milliardaire républicain n’est pas prêt à fermer les yeux sur une éventuelle répression chinoise en échange d’une percée dans les négociations commerciales.

Le président septuagénaire a tout juste estimé, début juillet, que les manifestants étaient «en quête de démocratie».

Mais Washington a rejeté comme «ridicules» les accusations d’ingérence émanant de Chine, et a plutôt pris soin de ne pas prendre parti, appelant «toutes les parties à s’abstenir de toute violence».

Le message est-il plus ferme en privé? Difficile à dire. Si le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a rencontré mardi à New York le plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la politique étrangère, Yang Jiechi, le département d’État n’a rien voulu divulguer de la teneur de l’entretien, qui n’avait pas été annoncé à l’avance.

Signe que les tensions persistent, Pékin a annulé deux escales prévues à Hong-Kong de navires de l’US Navy, selon un porte-parole de la Flotte Pacifique, Nate Christensen, qui n’a pas précisé la raison invoquée par le gouvernement chinois.

L’USS Green Bay devait faire escale à Hong Kong le 17 août et l’USS Lake Erie en septembre.

Résultat: de l’aveu même de Donald Trump, dans un autre tweet publié mardi, nombreux sont les détracteurs qui l’accusent d’être responsable «des problèmes actuels de Hong Kong». «Je me demande bien pourquoi?», a-t-il ajouté. «Il a donné à Xi son feu vert», lui a répondu, également sur Twitter, Thomas Wright, du cercle de réflexion Brookings Institution, dénonçant la «pire décision de politique étrangère de sa présidence».

Nicholas Burns, ex-ambassadeur américain aujourd’hui professeur à Harvard, l’a aussi accusé de manquer de «courage» en soutenant «les deux camps». «Les États-Unis devraient être du côté d’un seul camp, celui des droits démocratiques pour le peuple de Hong Kong», a-t-il estimé, à l’unisson de nombreux experts ou élus.

Côté politique aussi, en effet, républicains comme démocrates multiplient les déclarations de soutien aux manifestants et les mises en garde visant Pékin, qui apparaissent en creux comme autant de critiques au sujet de la discrétion de l’administration.

«Les États-Unis, et toutes les nations éprises de liberté autour du monde, doivent se tenir prêts à agir rapidement pour défendre la liberté si la Chine s’engage dans une escalade du conflit à Hong Kong», a ainsi prévenu le sénateur républicain Rick Scott.

Son collègue Lindsey Graham, qui a souvent l’oreille de Donald Trump, a renchéri: «30 ans après la place Tiananmen», où l’armée chinoise a mis fin en 1989 au mouvement pro-démocratie, faisant des centaines de morts, «tous les Américains soutiennent les manifestants pacifiques de Hong Kong».

«C’est un moment charnière pour les relations américano-chinoise», a-t-il insisté.

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