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Coronavirus: l’Italie passe la barre des 30 000 morts

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Piazza Duomo le 8 mai Photo: Vittorio Zunino Celotto/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

L’Italie a passé vendredi la barre des 30 000 morts causés par l’épidémie de coronavirus, devenant le deuxième pays européen à franchir ce seuil symbolique, après le Royaume-Uni mardi.

L’Italie en enregistré 243 nouveaux morts en 24 heures, soit un total de 30 201 depuis le début de la pandémie de coronavirus, selon le bilan quotidien publié par la Protection civile.

Malgré ce lourd bilan, les autres chiffres publiés sont encourageants. Le nombre de nouveaux décès est ainsi inférieur à celui enregistré jeudi (+274) ou mercredi (+369).

Le nombre total de malades poursuit en outre sa baisse et atteint désormais 87 961 contre 89 624 la veille, de même que le nombre de malades en soins intensifs, 1168 contre 1311 jeudi.

La région la plus touchée reste la Lombardie (Nord), le cœur économique du pays, avec 14 839 décès pour 80 723 cas, suivie de l’Emilie-Romagne (Centre-Nord, 3797 décès pour 26 598 cas) et du Piémont (Nord-Ouest, 3305 décès pour 28 368 cas).

«La courbe est en baisse, ça se poursuit et c’est une donnée positive», s’est félicité le président de l’Institut supérieur de la santé (ISS), Silvio Brusaferro. «Nous nous dirigeons cependant vers un nombre de cas très bas un peu dans toutes les régions, y compris la Lombardie».

Concernant le déconfinement, entamé lundi en Italie, le président de l’ISS a affirmé qu’il faudrait attendre la semaine prochaine pour avoir une idée de l’évolution des contagions dans cette «phase 2».

«Un petit effort»

Il a cependant mis en garde contre un relâchement généralisé du comportement de la population, observé ces derniers jours dans plusieurs grandes villes italiennes, notamment à Milan où des apéritifs en plein air jeudi soir ont fait scandale.

«La phase 2 est très délicate, il est important que le pays puisse redémarrer, mais ce n’est pas parce que l’on est dans la phase 2 que le virus a changé son identité et ses caractéristiques», a-t-il averti.

«Il a les mêmes modalités de transmission. Si nous permettons des rassemblements et nous violons certaines règles qui nous ont permis de soulager le système sanitaire» en réduisant le nombre de contaminations, «cela peut faciliter sa circulation, on pourrait affronter éventuellement une augmentation des cas».

Un virologue de renom, le professeur Massimo Galli, chef du département des Maladies infectieuses au prestigieux hôpital milanais Sacco, a lui aussi exprimé son inquiétude.

«La situation à Milan, c’est un peu une bombe, car il y a eu beaucoup de personnes qui sont restées enfermées à la maison tout en étant malades» car elles n’ont pas pu être testées, a dit l’expert. «Nous avons un nombre très élevé de personnes infectées qui reviennent en circulation».

Après quasiment deux mois enfermés chez eux, les Italiens n’aspirent qu’à une chose: sortir au grand air. Vendredi après-midi après-midi à Rome, de nombreuses familles avec enfants ont ainsi investi la place Cavour, non loin du Vatican.

En très grande majorité masqués, les enfants jouaient au ballon, faisaient du vélo ou de la trottinette. Des policiers étaient présents, masqués eux aussi, demandaient aux parents d’éviter que les enfants soient trop proches les uns des autres, et suggéraient aussi aux adultes de s’éloigner un peu les uns des autres sur les bancs.

«Ca ne nous amuse pas de faire ça, on vous le demande gentiment, juste un petit effort», ont-ils expliqué.

En cas de comportement à risque, le Pr Galli n’exclut pas de devoir réinstaurer des mesures de confinement au cas où les chiffres de contagion repartiraient à la hausse: «C’est un fait que la réouverture peut présenter des problèmes. Notre région (la Lombardie) risque de devoir revenir au confinement, mais également certaines zones du Piémont et de l’Emilie-Romagne».

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