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Les pirates du cyberespace à l’assaut d’Hollywood

Photo: The Associated Press

Ainsi donc, Sony Pictures a cédé. Les pirates informatiques se frottent les mains. The Interview ne sortira dans aucune salle de cinéma de la planète. Déjà, la comédie tournant en dérision le régime nord-coréen bat tous les records de publicité.

L’attention planétaire portée au long métrage satirique lui assure la plus grande promotion de tous les temps. Car, le film, tourné à Vancouver, finira bien par sortir dans les salles obscures. En attendant, des ballons à hydrogène s’envoleront de la Corée du Sud vers sa sœur ennemie du Nord avec des copies du film une fois la version disponible en format DVD.

«L’opération commencera en janvier. Le lancement de 10 ballons coûte près de 5000$.

Ils transporteront, en plus des DVD, des clés USB, de petites radios, des brochures pro-démocratie et des dollars américains utilisés sur le marché noir en Corée du Nord», rappelle Jamie Hancock de la Human Rights Foundation (échange de courriels).

L’ONG new-yorkaise «bombarde» le pays ermite depuis deux ans au nom de «la démocratie». À chacun sa stratégie. La Corée du Nord a la sienne. Elle se livre au cyberterrorisme, surtout contre la Corée du Sud qui a déjà été victime de six attaques informatiques depuis 2009.

Mais un pays aussi pauvre, vivant à l’âge de pierre technologiquement, peut-il vraiment mener une telle guerre? Oui. Grâce à une unité d’élite de quelque 2000 pirates informatiques, baptisée le Bureau 121, qui disposerait d’un budget d’au moins 8G$.

Le FBI serait sur sa piste. Difficile cependant de localiser l’arme du crime, explique Benoit Dupont, directeur du Centre international de criminologie comparée à l’Université de Montréal.

«On ne peut affirmer ce genre de choses avec certitude.» Mais alors, les Nord-Coréens, qui nient être à l’origine de la cyberattaque contre Sony, ont-ils vraiment des pirates informatiques de haut niveau? «Dans le contexte actuel et vu que l’attaque n’était pas conçue pour passer inaperçue, il n’est pas nécessaire d’avoir des hackers très qualifiés pour procéder à ce type d’intrusion.

Les outils sont assez facilement accessibles et les systèmes des entreprises comme Sony, difficiles à protéger. Il n’y a aucune raison que la Corée du Nord ou d’autres pays aux ressources limitées ne puissent pas mobiliser ce type de compétences.» (échange de courriels).

C’est une évidence: n’importe quel pays pauvre aujourd’hui, peut être cyberarmé. Cela coûte moins cher que de se doter d’un arsenal militaire classique. Les pays riches hyperconnectés le savent bien et recrutent pour se défendre les meilleurs cerveaux du cyberespace. Ou engagent tout simplement des pirates informatiques.

La cyberguerre ne ressemble plus à un film de science-fiction. Sony peut en témoigner.

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