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Ce traitement permettrait (pour vrai) de limiter la propagation du coronavirus

Photo: 123RF

Un nouveau traitement développé pour amplifier le système immunitaire humain permettrait de limiter la quantité de virus émis dans les voies respiratoires et donc, enfin, limiter la propagation du coronavirus, révèle une étude australienne diffusée dans The Lancet.

L’arrivée d’un vaccin contre la COVID-19 était attendue par le monde entier. Pourtant, bien que les vaccins les plus prometteurs confèrent une protection contre la maladie pour les récipiendaires, ils ne réduisent pas efficacement la transmission du virus.

En effet, tous les vaccins actuellement disponibles ou dans les dernières phases d’essais cliniques ne sont administrés que par voie intramusculaire. Cette façon de faire ne parvient qu’à protéger les voies respiratoires inférieures (trachées et bronches). Elle n’entraîne pas de réponse immunitaire adéquate dans les voies respiratoires supérieures (nez, bouche, larynx).

Cela signifie qu’une personne vaccinée peut être infectée, sans toutefois développer de symptômes graves, et continuer d’infecter les gens quand elle parle, par exemple.

Or, selon un article publié dans la revue scientifique The Lancet, l’administration intranasale du composé INNA-051, développé par une société de biotechnologie australienne, pourrait régler le problème.

En limitant l’excrétion virale des voies respiratoires supérieures, INNA-051 a le potentiel de limiter la transmission de personne à personne. Et aussi prévenir la progression d’une maladie grave des voies respiratoires inférieures chez les personnes non vaccinées.

Étude sur des furets

Lors de l’étude, des scientifiques ont administré INNA-051 à un groupe de furets femelles en deux doses, soit 4 jours et 1 jour, avant de les exposer au coronavirus par instillation intranasal.

En amplifiant la réaction immunitaire avec INNA-051 avant l’infection, la capacité d’infection du virus COVID-19 chez les animaux a été considérablement réduite, démontrent les résultats.

En effet, après 5 jours d’exposition SRAS-CoV-2, INNA-051 a diminué les niveaux de virus dans le nez et la gorge des animaux traités à 96% par rapport aux animaux non traités.

Les scientifiques de l’étude estiment que INNA-051 peut être employé comme méthode autonome de traitement préventif antiviral, complémentaire aux vaccins.

Traitement intéressant, mais limité

À la différence des vaccins qui servent à protéger contre une maladie en particulier, INNA-051 est conçue pour être efficace contre tous les types d’infections respiratoires.

«C’est une approche qui n’est pas spécifique. C’est sûrement moins efficace qu’un traitement comme le vaccin ou un traitement spécifique au coronavirus», explique Alain Lamarre, expert en immunologie et virologie.

Contrairement aux vaccins, ce genre de traitements n’engendrent pas une «mémoire immunologique», souligne M. Lamarre. «C’est une augmentation non spécifique de l’immunité. Ça va durer quelques jours et ça va retomber éventuellement. C’est donc quelque chose qu’il faudrait refaire régulièrement», résume l’expert.

C’est pourquoi il pense que ce traitement est intéressant, mais limité dans sa portée d’utilisation à grande échelle.

M. Lamarre, explique que la molécule était à l’étude pour évaluer la résistance vers des épidémies virales respiratoires depuis plusieurs années. «Il y a des évidences que ça peut fonctionner», dit-il d’emblée.

Toutefois, Alain Lamarre pense que INNA-051 pourrait surtout être utile aux groupes particulièrement à risque pour lesquels la vaccination n’est pas recommandée. «Des gens, par exemple, qui sont hyperalgiques ou des gens très âgés qui ont une réponse immunitaire défaillante ou immunosupprimée», indique-t-il.

L’INNA-051 est une petite molécule synthétique qui serait administrée par voie nasale, prise une ou deux fois par semaine.

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