Trois croyances sur les résolutions du Nouvel An
Selon un récent sondage réalisé auprès de plus de 1000 Canadiens, 29 % d’entre eux prennent une résolution au Nouvel An. Le Détecteur de rumeurs a donc voulu vérifier trois croyances répandues à ce sujet — et la première n’étonnera pas beaucoup de lecteurs.
La plupart des gens ne tiennent pas leurs résolutions? Plutôt vrai
Un chercheur de la Pennsylvanie, John Norcross, s’intéresse depuis longtemps aux résolutions du Nouvel An. Dans une étude réalisée à la fin des années 1980, il a constaté que la proportion de gens qui les tiennent diminue à mesure qu’on s’éloigne du 1er janvier : de 77 % après une semaine, à 40 % après 6 mois. Certains sont tout de même capables de tenir le coup deux ans : mais ils ne sont plus que 19 %…
La bonne nouvelle, c’est que cela ne signifie pas que l’effort consistant à prendre des résolutions soit inutile. En 2002, John Norcross a tenté de savoir si cet effort augmentait les chances d’adopter de nouvelles habitudes de vie. Il a ainsi étudié un groupe de personnes qui souhaitaient changer quelque chose dans leur quotidien (maigrir, cesser de fumer, etc.). Un peu plus de la moitié de ses « cobayes » avaient décidé d’agir au Nouvel An alors que les autres n’avaient pas pris d’engagement.
Six mois plus tard, 46 % de ceux qui avaient pris une résolution avaient effectivement modifié un comportement. Cela ne signifie pas qu’ils avaient respecté à la lettre leur résolution, mais c’était tout de même un taux dix fois plus grand que dans l’autre groupe. Le chercheur en avait conclu que les résolutions du Nouvel An, à défaut d’être suivies scrupuleusement, seraient au moins le signe d’une volonté de changer.
La majorité des résolutions concernent la santé? Vrai
Dans l’étude de 2002, 31 % des participants souhaitaient perdre du poids, 15 % voulaient entreprendre un programme d’activité physique et 12 % prévoyaient arrêter de fumer.
Ces résolutions sont toujours aussi populaires, près de deux décennies plus tard. En 2020, celles des Canadiens consistaient en effet à mieux manger, à perdre du poids et à faire plus d’exercice. Les Américains avaient des objectifs très similaires. Cela dit, épargner se retrouvait également en haut de la liste, au Canada et aux États-Unis.
Certaines résolutions sont plus faciles à tenir que d’autres? Vrai
En entrevue à CNN en 2017, le chercheur John Norcross confirmait que de modifier sa consommation ou ses comportements de dépendance était plus difficile. Ainsi, selon un sondage réalisé auprès de Britanniques en 2016, 58 % des gens qui souhaitaient améliorer leurs relations avec leur famille ou leurs amis avaient réussi pendant plus d’un an. Alors qu’en comparaison, seulement 13 % des gens qui avaient tenté d’arrêter de fumer s’abstenaient toujours, un an plus tard. Arrêter de fumer serait en fait la résolution la plus difficile à tenir.
Même si elles ne sont pas aussi difficiles, les résolutions concernant l’alimentation et l’activité physique constituent elles aussi un bon défi. Le sondage de 2016 révélait en effet que seulement 19 % des Britanniques qui avaient entrepris un régime s’y conformaient toujours, l’année suivante. Une étude réalisée en 2011 en Suède soulignait toutefois que le succès de la perte de poids variait selon l’indice initial de masse corporelle de la personne.
Quant à l’activité physique, seulement 36 % des Britanniques qui avaient décidé d’être plus actifs pour la nouvelle année l’étaient toujours, un an plus tard. À ce sujet, le Bloomberg CityLab s’était livré en 2019 à une analyse de données compilées par Strava, une application mobile utilisée pour enregistrer par GPS des activités sportives. Ces données indiquaient ainsi que beaucoup d’Américains abandonnaient cette résolution… dès la mi-janvier.
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