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Mustang Bullitt: incognito, et on aime beaucoup!

Trois secondes. La Mustang Bullitt n’a pas mis plus de trois secondes à devenir ma Mustang préférée. Ne serait-ce que parce que cette édition spéciale 2008 du muscle car sait si bien passer incognito?

De fait, elle passe autant inaperçu que le souhaitait  le lieutenant Frank Bullitt, dans la production cinématographique du même nom en 1968. Vous savez, ce film qui a mis en scène la légendaire poursuite automobile de près de dix minutes dans les rues de San Francisco.

Quarante ans ont passé, depuis. L’occasion était donc idéale pour Ford de ramener une édition spéciale Bullitt. Je dis bien ramener : en 2001, la Mustang de génération précédente avait eu droit à une première variante Bullitt, de 265 chevaux. Le style contemporain du bolide n’était cependant pas parvenu à faire revivre la célèbre GT Fastback 1968.

Cette fois est la bonne
Car pour la Bullitt 2008, Ford a choisi de ne pas trop en mettre. Pas d’aileron,  pas de phares antibrouillard, pas de grands décalques noirs sur le capot, pas même d’emblème du cheval galopant à la calandre.

Toute de vert Green Highland vêtue, comme pour la carrosserie d’origine, la Bullitt 2008 est d’une belle impassibilité. Le seul écart visuel qui lui est consenti est un faux bouchon d’essence au coffre, qui célèbre l’édition spéciale sans pour autant déparer le mythe. 

Confortable et pratique
La beauté de la Bullitt, c’est que, malgré son emphase «performance», elle sait rester confortable et pratique. Même après de longues heures de route, le dos ne se plaint pas. Merci aux sièges qui proposent l’ajustement électrique du soutien lombaire.

À l’arrière, le coffre est disposé à accueillir 348 litres de cargo – plus, si on rabat à plat le dossier de la banquette. Cette dernière accueille confortablement deux passagers avec ses dossiers moulés et inclinés. Et si les occupants à l’avant veulent bien sacrifier un peu de leur dégagement aux jambes, les genoux de ceux assis à l’arrière pourront respirer sans entrave.

Pour un coupé deux portes, la vision latérale est bonne – la glace qui s’étire en pointe permet de réduire les angles morts. Bien sûr, comme rien n’est parfait, on peut reprocher à la Bullitt (comme à toutes les Mustang, d’ailleurs) de ne pas faire monter les commandes audio au volant. Ces dernières sont pourtant un must, dans un bolide où il vaut mieux conserver les deux mains en position de commande.

La Bullitt 2008 n’accepte pas, non plus, d’être livrée avec les sièges chauffants. C’est dommage. Par contre, son aménagement intérieur se reprend avec des éléments rétro qui font revivre le thème de la nostalgie… et ça marche encore.

«Juste» une GT reconvertie?
Quelque 7 700 exemplaires de la nouvelle Bullitt (dont 700 pour le Canada) seront assemblés cette année à l’usine de Ford située à Flat Rock, au Michigan. Les mauvaises langues diront qu’il s’agit là d’une Mustang GT à peine reconvertie et, sur papier, on pourrait leur donner raison.

C’est que la Bullitt emprunte le V8 de 4,6 l et la transmission manuelle (cinq vitesses) de la GT. Tout au plus, une révision du moteur a-t-elle fait grimper la puissance d’à peine 15 chevaux, à 315 chevaux (et le couple de 5 lbs-pi, à 325 lbs-pi).

Les différenciations visuelles d’avec la GT sont aussi minimes. Entre autres, l’instrumentation a choisi l’affichage blanc plutôt que bleu; les tuyaux d’échappement sont plus larges; les sièges avant et le volant ont été empruntés à la GT500; le pommeau de vitesse se fait d’aluminium; la planche de bord se couvre aussi d’aluminium et les jantes de roues (similaires à celles de 1968) sont exclusives.

Il existe cependant une façon de bien mesurer tout le travail de performance investi sur la Bullitt : lui faire prendre la route. L’on sent alors tout le raffermissement de la suspension, qui passe par une poutre de torsion avant sur laquelle figure le numéro de série propre à chaque exemplaire. Le nôtre portait le numéro 09…

Même si la puissance a cru d’un tout petit 5 %, les démarrages sont fulgurants. Et grand est le plaisir de brutalement passer les rapports de la boîte manuelle. La pédale d’embrayage est haute et dure, il faut donc l’enfoncer hardiment – mais personne ne s’en plaindra!

Par ailleurs, la direction est précise au millimètre et entraîne des réactions instantanées. Certes, l’arrière a tendance à vouloir passer devant lors de manÅ“uvres trop serrées, surtout sur surfaces mouillées. Mais c’est la beauté de la propulsion et, dans l’ensemble, l’équilibre du châssis fait que la voiture se reprend vite et bien.

Surtout, c’est en pilotant la Bullitt que l’on entend toute l’attention portée au son qui s’extirpe de ses tuyaux d’échappement. Ford affirme que les ingénieurs ont fait appel à la technologie numérique pour reproduire le grondement perçu dans le film…
On veut bien les croire à chaque coup d’accélérateur!

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