Des journées carrière pour plus de «diversité en uniforme»
«Diversité en uniforme», un événement de recrutement de jeunes issus de la diversité est la façon choisie par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) et le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) pour souligner la large cause du Mois de l’histoire des Noirs. L’événement s’est déroulé du 24 au 25 février au centre Lasallien dans l’arrondissement Saint-Michel.
Après cinq éditions, l’événement qui se veut une manière de montrer aux personnes racisées que les portes des services de sécurité publique leur sont aussi ouvertes reçoit désormais quatorze agences différentes. En plus des deux services organisateurs, les visiteurs ont notamment pu rencontrer des représentants de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), des Forces armées canadiennes (FAC), de la Société de transport de Montréal (STM), de Via Rail et d’Urgences-santé Montréal-Laval (US).
«On veut attirer les femmes et la diversité dans toutes nos organisations. On veut des communautés de partout à Montréal», témoigne la sergente Ingrid Cataldo qui s’implique dans l’événement depuis cinq ans.
Les origines de l’événement sont liées au manque d’activités soulignant le Mois de l’histoire des Noirs au sein des services de police et d’incendie de la métropole. «L’étincelle qui a mené à la création de l’événement, c’est qu’on a réalisé que le SIM et le SPVM, on ne faisait rien à ce moment-là, il y a cinq ans, pour souligner le Mois de l’Histoire des noirs», confirme Anik Saint-Pierre, conseillère en planification, équité, diversité et inclusion pour le SIM. «On a donc demandé à l’un de nos pompiers noirs très impliqué dans la communauté s’il avait des idées sur ce qu’on pourrait faire. Il a eu l’idée de faire une foire de l’emploi pour aller à la rencontre des gens, leur expliquer ce qu’on fait et répondre à leurs questions», ajoute-t-elle.
12% de minorités visibles à Urgences-santé
«Diversité en uniforme» trouve son importance dans le fait que certains services publics recensent un grand manque de diversité au sein de leur main-d’œuvre. Les effectifs du service ambulancier Urgence-santé, par exemple, ne comptent que 12% d’employés issus de la diversité, notent les représentants du service qui étaient sur place.
Évidemment, pour le SPVM qui souffre de problèmes de rétentions de stagiaires et d’exode d’employés, l’événement a aussi un but pratique, outre l’augmentation de la représentativité. «Il n’y a pas juste cet événement-là, on est tout le temps en train de faire des événements. Tous les agents sociocommunautaires sont dans les postes de quartier, tous mes collègues ont été formés en recrutement», témoigne la sergente Cataldo au sujet des efforts du SPVM pour contrer la pénurie de main-d’œuvre.
L’implication de la jeunesse
En plus d’héberger «Diversité en uniforme», le Centre Lasallien offre un programme de formations qui vise aussi à aider les jeunes, principalement de l’école Louis-Joseph Papineau, à se diriger vers les métiers de sécurité publique. Le programme offre des cours théoriques et pratiques, à raison de trois par semaine, en lien avec les métiers du domaine de la sécurité.
Offert aux élèves du deuxième cycle du secondaire, le programme, qui en est à sa deuxième année, suscite un fort engouement. L’objectif prochain du projet serait de faire en sorte que les formations suivies par les élèves puissent être créditées pour leur diplôme d’études secondaires.
Deux des élèves, Exocée et Delima, qui font partie de ce programme, étaient bénévoles à «Diversité en uniforme». «Je suis là parce que je découvre plein de métiers vers lesquels je pourrais me diriger», partage Exocée qui aimerait devenir policière dans l’une où l’autre des agences représentées sur place.