Patrick Roy quitte l'Avalanche du Colorado
DENVER — Dans un revirement de situation inattendu en plein mois d’août, Patrick Roy a quitté son poste d’entraîneur et de vice-président des opérations hockey de l’Avalanche du Colorado, évoquant des désaccords avec l’organisation.
Roy en a fait l’annonce, jeudi, par sa propre agence de relations publiques, deux mois avant le début de la saison régulière de la LNH.
«Au fil de l’été, j’ai longuement réfléchi à des façons d’améliorer l’équipe, de lui donner la profondeur requise et de l’amener à un autre niveau, a écrit Roy. Pour y arriver, la vision de l’entraîneur et v.-p. des opérations hockey doit s’aligner parfaitement avec celle de l’organisation. Il doit aussi avoir son mot à dire dans les décisions qui affectent la performance de l’équipe. Ce n’est pas le cas en ce moment.»
Roy gérait la formation avec le vice-président exécutif et directeur général Joe Sakic, un ancien coéquipier. Il a affirmé avoir fait son travail avec «énergie, passion et détermination.»
Sakic a dit qu’il a été «pris par surprise» par la décision de Roy, tellement qu’il lui a fallu quelques secondes pour comprendre qu’il remettait sa démission. Sakic a indiqué que Roy évaluait ses options depuis quelques semaines, mais a nié à plusieurs occasions que les deux hommes étaient en désaccord sur certains aspects.
«Patrick a toujours été impliqué, a déclaré Sakic au cours d’une téléconférence, jeudi. Surtout en début de mandat, il a été d’une grande aide pour moi. Il a toujours été impliqué. Il était au courant de toutes les décisions que nous prenions. C’est une question que vous allez devoir lui poser, mais je sais que nous avons parlé de tout.»
L’équipe a réagi à l’annonce de Roy 90 minutes après que le communiqué eut été publié par la firme de relations publiques National. Sakic a indiqué que Roy l’avait appelé avant la publication du communiqué.
«Je sais que nous étions sur la même longueur d’ondes. Nous étions tous sur la même longueur d’ondes», a répondu Sakic, lorsque questionné à propos des divergences entre ses commentaires et le communiqué de l’ancien gardien de but.
Roy, un membre du Temple de la renommée, a passé les trois dernières saisons à la barre de l’équipe qu’il a menée à la coupe Stanley à deux reprises en tant que joueur. L’Avalanche a atteint les séries à sa première année derrière le banc, mais n’a pu faire de même au cours des deux suivantes.
«Bien que cela m’attriste, j’ai mûrement songé à cette décision au cours des dernières semaines, et j’en suis venu à être pleinement serein face à celle-ci», pouvait-on lire dans le communiqué de Roy, qui précisait qu’il ne commenterait pas sa décision davantage.
L’Avalanche a maintenu une fiche de 130-92-24 sous la tutelle de Roy, qui a gagné le trophée Jack Adams remis à l’entraîneur de l’année en 2013-2014. Avant ce passage dans la LNH, Roy a été l’entraîneur des Remparts de Québec, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Selon Sakic, le manque de succès de l’Avalanche a pesé dans la balance lorsque Roy a pris la décision de quitter.
«Ce qui est ressorti quand il m’a parlé aujourd’hui, c’était que l’année dernière avait été difficile, a expliqué Sakic. Il n’a pas eu beaucoup de plaisir et nous avons toujours dit que nous allions continuer de faire ce travail tant que nous aurions du plaisir. Il pense avoir pris la meilleure décision et je respecte totalement ça.»
Intronisé au Panthéon du hockey en 2006, Roy, ancienne vedette du Canadien de Montréal, a gagné la coupe Stanley à quatre occasions, a reçu le trophée Vézina à trois reprises et a mérité trois fois le trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile des séries.
Son départ soudain rappelle la fin de sa carrière avec le Canadien en 1995. Après que l’entraîneur Mario Tremblay eut refusé de le retirer du filet dans un match au cours duquel il avait donné neuf buts sur 26 lancers, Roy avait dit au président de l’équipe, Ronald Corey, qu’il s’agissait de son dernier match à Montréal.