Mete pourrait rester longtemps, selon Julien

BROSSARD, Qc — Charles Hudon et Victor Mete rayonnaient encore de bonheur une bonne douzaine d’heures après avoir été informés qu’ils avaient mérité une place au sein du Canadien de Montréal en vue de l’ouverture de la saison régulière jeudi soir à Buffalo, face aux Sabres. Mete s’est même permis de sourire un peu plus en prenant connaissance de certains propos plutôt flatteurs à son sujet.

«En ce moment, nous abordons les choses avec Victor en pensant qu’il sera ici toute l’année, a déclaré l’entraîneur-chef Claude Julien pendant le volet anglophone de sa mêlée de presse, mercredi midi au Complexe sportif Bell.

«Nous ne pensons certainement pas que nous pourrions le céder (à son club junior) après neuf (matchs). Je préfère penser de façon positive et je crois qu’il a montré de très bonnes choses pendant les matchs préparatoires, et si ça change, nous réagirons en conséquence. Mais pour l’instant, je me prépare comme s’il allait passer l’année ici, et c’est un sentiment unanime au sein de notre groupe. Maintenant, c’est à lui de continuer de montrer ce qu’on a vu de lui pendant les matchs préparatoires.»

Mis au courant des commentaires de Julien, Mete a paru estomaqué, lui qui venait de déclarer, peu de temps auparavant, qu’on ne lui avait rien dit sur la durée de son séjour potentiel avec le Canadien.

«Oh! C’est bon! C’est également mon intention de rester ici. Si j’y parviens et que je suis là pour les 82 matchs, ce sera un honneur pour moi», a réagi Mete, qui était accompagné de son amie de coeur quand il a su que son séjour à Montréal allait se prolonger.

Selon Julien, Hudon et Mete ont obtenu leur promotion avec le Canadien parce qu’ils ont su livrer la marchandise pendant le camp d’entraînement.

«Quand on a pris les décisions finales, les deux méritaient d’être ici. Ces deux jeunes ont vraiment mérité leur poste. Ils ont été bons pendant le calendrier préparatoire, et on voit le potentiel dans chacun de ces deux joueurs. C’est une question d’être honnête et de prendre les bonnes décisions.»

Julien estime que Mete n’a commis aucune erreur flagrante pendant les matchs préparatoires et a réalisé beaucoup plus de bons coups que de bourdes.

«J’ai vu de petites choses, comme d’être pris juste un peu trop hors-position. Ce sont de petits détails que l’on peut facilement ajuster à l’aide de séances vidéo, a déclaré Julien.

«Et si vous regardez ces aspects et que vous vous arrêtez à ce qu’il a apporté, comme son soutien de l’attaque, le fait qu’il n’ait pas peur d’aller en zone offensive et de participer aux chances de marquer, son jeu en avantage numérique, il semble avoir beaucoup de confiance. Il est un jeune avec du sang-froid et rien ne semble l’agacer. Appelez ça des nerfs d’acier, mais on dirait que rien ne le perturbe», a ajouté Julien.

Il semble que la nouvelle de la promotion de Mete ait beaucoup fait plaisir aux autres joueurs de l’équipe, du moins si l’on se fie aux commentaires de Karl Alzner, qui en a profité pour dévoiler le sobriquet du jeune défenseur.

«Il est populaire dans le vestiaire, et il a un drôle de surnom. On l’appelle ‘Meat’! (comme la traduction du mot viande). Ce surnom est venu parce qu’au début, on ne savait pas comment prononcer son nom! Quand vous avez un tel surnom, tout le monde vous parle un peu plus. Il semble être un vrai bon gars. Et, en plus, il est tout un joueur de hockey.»

Au souper d’équipe

C’est à l’occasion d’un souper d’équipe en fin d’après-midi mardi que Hudon et Mete ont appris la bonne nouvelle de la bouche du directeur général Marc Bergevin. Celle-ci est venue à l’heure même où le Tricolore devait acheminer sa liste de 23 joueurs aux bureaux de la Ligue nationale.

«Il était 17 h, 17 h 05. Nous étions au restaurant, et la réception (internet) n’était pas très bonne, a relaté Hudon. Je ne voulais pas trop voir sur Twitter. Je vivais le moment et si c’était le dernier, au moins je vivais le moment avec eux. Marc m’a pris à l’écart, il m’a félicité et m’a dit qu’il était fier de mon camp. J’ai adoré ce qu’il m’a dit. Maintenant, on tourne la page et on arrive au prochain chapitre.»

Hudon a évidemment tenu à partager la nouvelle avec les gens de son entourage immédiat.

«C’est un moment très émotif pour ma famille, pour tout le monde autour de moi. Après le souper d’équipe, j’ai appelé mes parents. Ça été incroyable de parler avec mon père. On aurait dit qu’il n’avait pas d’émotion. J’ai appelé mon entraîneur Steph Dubé, on a crié comme ça ne se peut pas. Ce sont des émotions fortes. C’est un rêve d’enfant d’être ici. Je vis ça à 100 pour cent.»

Le prochain chapitre dans la carrière de hockeyeur de Hudon devrait ressembler à tous les autres. Il sait que rien n’est gagné et qu’il est en mode apprentissage.

«J’ai encore des choses à apprendre, ça c’est sûr. Pour moi, la besogne n’est pas finie. Oui, j’ai fait l’équipe, mais il faut que je reste dans l’équipe. Vous me connaissez, on y va une journée à la fois. Jusqu’à maintenant, ça va super bien et il faut que je continue dans cette direction.»