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Kotkaniemi a grandi en trois semaines

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson
Michel Lamarche, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Jusqu’à quand faut-il remonter pour trouver un joueur du Canadien de Montréal choisi à titre de première étoile d’un match sans même obtenir un point ni même un tir au but? C’est peut-être ça, l’effet Jesperi Kotkaniemi.

Face aux Sénateurs d’Ottawa samedi soir, le Finlandais de 18 ans a continué d’ajouter de bonnes notes à son bulletin. De bonnes notes qui s’additionnent à un rythme impressionnant et que l’on n’aurait jamais soupçonnées au début de septembre.

Lors du tournoi des recrues à Laval, il avait été surclassé par Brady Tkachuk. L’écart avait été à ce point important que bien des gens présents au match avaient déjà conclu que le premier choix des Sénateurs détenait une bonne longueur d’avance sur celui que Trevor Timmins avait réclamé tout juste avant lui, au troisième rang, le 22 juin à Dallas.

Trois semaines après ce premier duel, Kotkaniemi a été, au pire, l’égal de Tkachuk. C’est sans doute là une démonstration des qualités de Kotkaniemi, l’élève.

«Il y a deux choses, a expliqué Claude Julien après le gain de 3-2 du Canadien contre les Sénateurs samedi. D’abord, il y avait un niveau d’adaptation que possédait déjà Tkachuk et que Kotkaniemi n’avait pas. D’un autre côté, si on se souvient bien, les Sénateurs comptaient quelque chose comme six joueurs qui avaient évolué dans la Ligue nationale l’an dernier et il (Tkachuk) avait peut-être un meilleur soutien. De notre côté, on n’avait presque pas de jeunes qui avaient même joué chez les professionnels. Il (Kotkaniemi) n’avait pas le même support.

«Il y a plusieurs éléments qui ont fait que Tkachuk était le meilleur joueur dans ce match, a renchéri Julien. Mais ce que je voyais et ce que j’ai dit après le match, c’étaient les bonnes choses de Kotkaniemi. Je savais que c’était une question de temps pour qu’il se sente plus à l’aise et qu’il prenne de l’expérience. Et c’est ce qu’on voit présentement.»

Au-delà de la progression de Kotkaniemi sur la patinoire, une progression que ne cesse de relever Julien lorsqu’il est questionné à son sujet, le Finlandais affiche une maturité étonnante pour un jeune de son âge. Régulièrement sollicité par les journalistes, Kotkaniemi ne se défile pas et répond souvent avec candeur et franchise.

Il l’avait montré lors de ce match contre les recrues des Sénateurs alors qu’il avait avoué avec aplomb que l’adaption au hockey nord-américain serait peut-être difficile. Questionné samedi matin sur le fait qu’il allait renouer avec Tkachuk, il a répondu sans hésiter qu’il n’y attachait aucune importance et que Tkachuk n’était rien de plus qu’un joueur de l’autre équipe. Et lorsqu’un journaliste lui a demandé, après la rencontre de samedi, s’il commençait à penser à la possibilité de demeurer à Montréal et dans la LNH, il a fait remarquer qu’il avançait une journée à la fois.

Là encore, Julien est capable d’expliquer la maturité de son jeune espoir.

«Je ne sais pas ce qu’il vous dit, a déclaré Julien aux journalistes, mais on peut voir qu’il est un jeune homme intelligent. Il a joué avec des professionnels l’an dernier, ce qui lui a permis d’acquérir une certaine maturité. J’aime son attitude. Aussi, nous avons un très bon groupe de joueurs qui l’ont pris sous leur aile et qui l’aident à traverser tout ce processus. Les gars l’aiment bien. Vous l’avez vu sourire après son premier but. C’était sincère. Il n’est pas arrogant. Il fait son travail, il est jeune, mais il respecte les aînés.»

Il reste encore une semaine à Julien, à Marc Bergevin et aux dirigeants de l’équipe pour prendre la décision qui s’impose pour le bien de Kotkaniemi, mais aussi pour celui de l’équipe. Comme le disait Phillip Danault samedi soir, ça ne sera pas une décision facile à prendre.

«Il a montré de bonnes choses ce soir (samedi), et on continue de l’évaluer. C’est difficile à ce stade-ci de dire ‘oui, il a un poste’. Mais on voit de bonnes choses de lui, et quand tout sera terminé on prendra la décision à savoir s’il est capable de jouer ici cette année où s’il est préférable de lui donner la chance de grandir dans un autre environnement», a déclaré Julien sans se mouiller davantage.

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