Aspirer à pas grand chose
Une excellente stratégie pour ceux qui aspirent à atteindre le bonheur éternel tient dans l’idée de la réduction des attentes. Plus les attentes sont modestes, plus le risque d’être déçu est réduit.
Espérer que votre appel au service à la clientèle d’une compagnie qui a un «centre» à son nom dure moins de huit heures est une excellente idée. Il convient aussi de s’attendre à ce que l’ouverture du nouveau pont Champlain soit reportée et de croire que le débat sur l’existence des changements climatiques ne finira jamais.
Vous ne pourrez ainsi être qu’agréablement surpris lorsque votre maison inondée sera victime de combustion spontanée. Vous sourirez dans votre masque à gaz : «Enfin, le sujet est clos, je pensais que ça n’arriverait jamais.»
Il en va de même pour Canadien. Les attentes étaient très basses pour cette équipe en début de saison. On nous ordonnait de ne même pas penser aux séries. On nous disait que pendant que Max Pacioretty allait remplir les filets (de poisson) à Las Vegas, Tomas Tatar (de poisson) allait lancer à côté du but la plupart du temps
On disait que Max Domi n’avait pas le talent d’Alex Galchenyuk, que Carey Price était démotivé, que Jordie Benn ne savait pas patiner de reculons. On nous disait que Jesperi Kotkaniemi aurait dû être choisi 22e, qu’Artturi Lekhonen était un feu de paille et que Scherbak allait empiler les erreurs.
«Il était là comme troisième corde du violon, comme troisième roue du carrosse.» – François Gagnon, analyste
Tout ça était faux. À moins évidemment que Nikita Scherbak n’empile les erreurs dans les gradins. Genre mettre de la mayonnaise dans son hot-dog. Mais nous n’avons aucune information à ce sujet. Ne lancez pas de rumeurs.
On nous disait d’avance qu’il fallait oublier cette saison. Pourtant, après neuf matchs, certains se demandent quel gros joueur Marc Bergevin pourra aller chercher à la date limite des échanges pour aider l’équipe à faire un bon bout en séries. Et on ne pourrait les blâmer. Avec une telle équipe, il faut s’attendre à rien de moins qu’aux grands honneurs.