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Entre médiocrité sportive et doute institutionnel

Arcadio Marcuzzi

On attendait un électrochoc. Un soubresaut de fierté. Le message clair d’un vestiaire qui, censément, en avait marre de son ex- entraîneur, congédié quelques jours auparavant…

… mais nous n’avons rien vu de cela. Même pas proche.

C’est plutôt à la triste rengaine à laquelle l’Impact nous a habitués depuis déjà deux mois qu’on a eu droit samedi, à Toronto; pas la moindre verticalité, alors que Bojan et Maxi Urruti ont multiplié les appels intéressants dans l’axe, un triste manque de créativité en possession et, bien sûr, une prestation défensive pitoyable pour mettre la boucle sur une septième défaite lors des neuf dernières sorties en MLS.

Encore une fois, l’adversaire de l’Impact n’a pas eu à mettre la pédale au fond pour prendre les trois points. Même que Greg Vanney s’est permis de laisser sa meilleure arme offensive, Alejandro Pozuelo, sur le banc en première demie. Encore une fois, l’Impact a servi de tremplin émotionnel à un club qui se cherche. Un rival direct qui plus est.

Résultat, pour la première fois de la saison, la troupe mont­réalaise se retrouve hors du portrait des séries, alors que le Toronto FC s’est emparé du septième échelon dans l’Est, avec un match en main sur l’Impact.

Il est vrai que Wilmer Cabrera, celui qu’on a désigné pour venir sauver la saison de cette équipe à la dérive, n’a eu que deux séances d’entraînement pour préparer ce match. Pour son premier test à la barre de l’équipe, le Colombien avait par ailleurs un effectif très amoindri sous la main, étant notamment privé de Samuel Piette et de Nacho Piatti, et ayant une ligne
arrière drôlement éclopée.

Mais au-delà de ce manque de qualité évident, c’est encore une fois le manque de sentiment d’urgence, de passion, de fierté, qui saute aux yeux quand on regarde cette équipe jouer – ou tenter de le faire.

Si Cabrera n’arrive pas à trouver l’incantation magique pour sortir ses nouveaux protégés de cette torpeur psychologique lors des prochaines semaines, l’Impact ne passera pas qu’à côté de sa saison…

Cette idée qu’on tente d’installer, voulant que Garde était le grand responsable de cette misère footballistique, ne passera tout simplement plus auprès du public, déjà méfiant. Ça s’avérerait un coup extrêmement dur à encaisser pour une organisation qui non seulement peine à se rendre attrayante aux yeux du grand public, mais qui teste aussi dangereusement que régulièrement la patience de son noyau dur de supporters.

On peut souhaiter que la structure sportive renaisse plus complète et efficace à la suite du grand ménage qui est en train de s’opérer à l’interne, avec les départs de Garde et de son staff et de Nick De Santis. N’empêche que Kevin Gilmore aura beau réorganiser la maison de la plus belle des manières, si à la première tempête, le propriétaire décide, pour une énième fois, de «tirer la plug» et de changer de direction, ce club continuera de faire du surplace.

Sportivement parlant, il reste six matchs en MLS et une finale de Championnat canadien – contre Toronto… – pour sauver cette drôle de saison. Maintenant, d’un point de vue institutionnel, l’Impact de Montréal joue beaucoup, beaucoup plus gros.

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