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Ballon d’or: la demi-douzaine pour Messi!

Arcadio Marcuzzi

La lutte aura été serrée au possible dans l’attribution du Ballon d’or 2019, et pour cause!

Avec deux footballeurs au sommet de leur art, Lionel Messi et Virgil van Dijk, qui se disputaient la couronne détenue par Luka Modric, c’est finalement du côté de l’attaquant barcelonais que la balance a penché, par une maigre marge de sept points – 686 à 679 –, lundi, au coquet théâtre du Châtelet, à Paris.

Pas plus tard que le week-end dernier, autant VVD que La Pulga avaient démontré toute la pertinence de leurs candidatures respectives. Le premier inscrivait les deux buts des siens pour sceller la courte victoire de Liverpool, 2 à 1, face à Brighton, tandis que le deuxième délivrait le onze catalan en marquant à la 86e minute le seul but d’un duel corsé face à l’Atlético Madrid.

Comme c’est devenu coutume, surtout depuis l’avènement des réseaux sociaux, le choix du lauréat n’a pas manqué de faire son lot de mécontents.

Il est vrai que la remontée historique de Liverpool face à Barcelone en demi-finale de la dernière Ligue des champions (de 0-3 à l’aller à 4-3 au match-retour) ainsi que son sacre subséquent pèsent avec raison dans l’imaginaire collectif lorsque vient le temps d’opposer ces deux joueurs, mais si on tient compte du fait qu’il s’agit avant tout d’une récompense individuelle et non un trophée soulignant les réussites collectives – détail que tendent parfois à oublier nombre de fans et d’observateurs –, ce sixième Ballon d’or est possiblement, et ironiquement,  le plus mérité du crack argentin, alors que le Barça montre son plus triste visage depuis des lustres sous Ernesto Valverde, et que Messi est plus que jamais son MVP.

Du côté des Reds, si van Dijk a sans le moindre doute été l’un des principaux acteurs de cette campagne 2018-2019 hors normes, on pourrait arguer que Mohamed Salah, voire Sadio Mané, l’ont été tout autant. Il est extrêmement difficile d’identifier le joueur le plus utile d’une équipe dont le collectif est aussi fort et au centre de son succès. Ce qui parle merveilleusement bien du travail accompli par Jürgen Klopp et sa bande.

Bref, on peut affirmer sans craindre de se tromper que le Grand Virgil était tout aussi méritant que son diminutif opposant. Il est vrai aussi que c’eût été fort agréable de voir un premier défenseur être récompensé depuis Fabio Cannavaro, en 2006 – si ce n’est pas cette année, ce sera quand? –, mais je crois humblement que parler de vol, voire d’injustice, est un brin farfelu.

J’oserais même suggérer que la seule petite injustice, qu’on se fait à soi-même en tant qu’amoureux du ballon rond, ce vilain tour que nous joue notre subconscient, c’est que, plus ça va, plus on tend à banaliser les exploits et les chiffres faramineux que Messi produit saison après saison. Avec une régularité jamais vue auparavant et qui pourrait fort bien ne jamais être égalée, du moins pas de notre vivant.

Réussir à nous faire croire que l’anormal est normal, c’est peut-être le tour le plus remarquable du petit mage de Rosario. Le tout premier à compter une demi-douzaine de sphères dorées dans son musée personnel, et très possiblement le dernier.

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