Techno et petits détails de la F1
On l’entend souvent. Le développement technologique est un aspect extrêmement important dans le monde de la F1.
Une visite dans les garages de l’écurie Lotus, à Montréal, pour le Grand Prix du Canada ce week-end, nous prouve à quel point c’est vrai.
Tout est analysé. De la petite pièce qui peut améliorer les performances de la voiture par un infime pourcentage aux ajustements et aux décisions prises en course.
«Le défi est de transformer les données en informations qu’on peut utiliser immédiatement, a expliqué Michael Taylor, directeur des services informatiques chez Lotus F1 hier sur le circuit Gilles-Villeneuve. En situation de course, nous devons prendre des décisions rapidement. Par exemple, déterminer le moment optimal pour faire un arrêt aux puits.»
«Nous devons être capables de donner les statistiques aux ingénieurs le plus rapidement possible pour qu’ils puissent prendre les bonnes décisions», a-t-il ajouté.
Pour y arriver, l’équipe de M. Taylor, en collaboration avec l’entreprise Avanade, développe plusieurs logiciels capables de récolter et de colliger toutes les données produites durant une course. En 2013, l’équipe Lotus a utilisé plus de 2000 versions différentes de logiciels développés à l’interne. Chaque semaine, les logiciels sont transformés dans l’espoir d’améliorer les performances des voitures. Ce nombre risque d’augmenter cette année.
Le travail en piste n’est qu’une facette du processus de développement. Un nombre important de tests sont effectués à l’usine, située en Angleterre. «La voiture avec laquelle on commence la saison et celle avec laquelle on termine sont deux bêtes complètement différentes», a indiqué M. Taylor.
Lotus met à l’essai environ 300 nouvelles pièces par semaine. Seules quelques-unes d’entre elles sont intégrées à la voiture. En plus de ces ajouts, l’équipe doit suivre l’usure des pièces déjà en place. «Environ 70% des pièces utilisées sur une F1 ont une durée de vie limitée [un pot d’échappement dure une course]. Nous devons donc savoir à quel moment la pièce a été produite, à quel moment elle a été installée et combien de tours la voiture a faits avec cette pièce.»
Saison plus difficile
Après avoir été très compétitive en 2012 et en 2013 – chaque fois quatrième au championnat des constructeurs – l’écurie Lotus
en arrache cette année.
- En six Grands Prix jusqu’à maintenant, elle n’a récolté que huit petits points. Michael Taylor, directeur des services informatiques chez Lotus F1, reconnaît que la transition du moteur de 2013 au groupe propulseur V6 turbo hybride de cette année n’a pas été facile.
- Il voit toutefois une amélioration constante, même si les résultats des pilotes Romain Grosjean et Pastor Maldonado sont encore décevants. «Le développement durant la saison a été important, a-t-il affirmé. Nous avons amené de nouvelles pièces à chacune des courses. Nous avons considérablement amélioré les performances.» N’empêche, les chances que Grosjean répète son exploit de 2012 – une deuxième place à Montréal – sont plus que minces.