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Claude Ruel, le grand oublié

Photo: The Canadian Press

Quand Patrice Brisebois a accepté le poste de directeur du développement des joueurs en 2012 – emploi qu’il a maintenant quitté –, il n’y a pas eu de doute pour lui au sujet de l’exemple qu’il allait suivre.

Pour devenir celui qui allait accompagner la génération suivante de joueurs du Canadien, il n’y avait pas de meilleur moyen que de suivre le chemin tracé par Claude Ruel.

«J’avais du talent, a dit Brisebois. Mais c’est Claude qui m’a transformé et m’a donné confiance.»

Vous ne verrez pas le nom de Claude Ruel très haut sur la liste des hommes à l’extérieur de la glace qui ont permis de faire du Canadien une des plus grandes dynasties de l’histoire du sport. Les gens en savent plus sur les exploits de Sam Pollock, Toe Blake, Scotty Bowman, Frank Selke et Dick Irvin. C’est un peu injuste que Ruel, qui est décédé hier matin, soit le grand oublié dans tout cela.

Si vous parlez d’un grand joueur qui est passé par le système du Canadien à partir des années 1960, Claude Ruel a probablement eu quelque chose à voir dans son succès. Ruel a été celui qui a repêché et développé certains des meilleurs joueurs de hockey de tous les temps. C’est lui qui a sélectionné Larry Robinson au deuxième tour en 1971, après que le Tricolore eut déjà repêché Guy Lafleur, Chuck Arnason et Murray Wilson. Ruel est aussi celui qui a pris une chance sur un petit gars de Peterborough nommé Bob Gainey.

Ruel n’a pas que repêché ces joueurs, il a travaillé avec eux pour les rendre meilleurs. Les partisans ne voyaient pas les entraînements d’été où Ruel enseignait aux espoirs montréalais à devenir de meilleurs joueurs de hockey, en plus de corriger leurs mauvaises habitudes. Du Big Three, formé de Robinson, Guy Lapointe et Serge Savard, à Rod Langway, à Chris Chelios, il n’y a pas eu un défenseur du Canadien dans les 40 dernières années qui n’ait pas profité des connaissances et de l’expérience de Ruel.

Et nous n’avons pas encore parlé de ses exploits en tant qu’entraîneur. Cela va de soi que sa seule Coupe Stanley en tant qu’entraîneur-chef ait été remporté en 1968-1969, à la toute fin de la dynastie oubliée du CH dans les années 1960, et dans la première saison après la retraite de Toe Blake. Il va également de soi que Ruel ait été un des pionniers en tant qu’entraîneur adjoint. Sous Scotty Bowman, il a élaboré des stratégies et des systèmes défensifs qui ont marqué son sport.

Et surtout, il va de soi que Ruel soit décédé peu de temps après Jean Béliveau. Il n’aura pas droit à des manifestations d’affection aussi importantes. Ruel, l’entraîneur qui préférait travailler dans l’ombre, l’aurait probablement voulu ainsi.

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