Les jeunes et la nouvelle équation mondiale

Quand on parle de participation citoyenne et de société civile, il est bien périlleux de ne pas parler des jeunes, mais il serait surtout très mal avisé de ne pas parler avec eux. L’Alliance mondiale pour la participation citoyenne, CIVICUS, l’a bien compris et organise, en marge de son Assemblée mondiale annuelle, une Assemblée jeunesse.

Pendant les deux jours qui précèdent l’arrivée des «adultes», les jeunes délégués ont l’occasion de socialiser en faisant l’acquisition de nouvelles connaissances et compétences. Ils sont amenés à réfléchir aux grands thèmes abordés pendant l’événement principal, à structurer leur pensée pour faire la meilleure contribution possible dans le cadre des discussions générales.

Cette année, les jeunes ont reçu à l’Assemblée jeunesse des formations sur l’entrepreneuriat social dans un contexte international, sur l’utilisation des nouvelles technologies pour susciter la mobilisation et construire des mouvements et bien d’autres. Certains ont même participé, avec des représentants togolais, à une simulation d’intervention du Fonds monétaire international (FMI), afin de comprendre les enjeux liés à la transparence au sein des institutions financières internationales.

Plusieurs chefs de file de la société civile étaient présents non seulement pour animer les ateliers et partager leurs expériences, mais surtout pour prendre le temps, pendant toute la semaine, de discuter avec les jeunes pendant les pauses, de casser la croûte à l’heure du lunch ou de les inviter à des rencontres en petits groupes pour répondre à leurs questions, les conseiller dans leurs initiatives.

Gonflés à bloc par ces mises en situation et ce contact privilégié avec des personnes d’expérience, les jeunes sont de véritables moteurs de l’Assemblée mondiale. On les voit réseauter dans les couloirs, écouter attentivement, prendre assidûment des notes et poser des questions pertinentes pendant les ateliers. Il ne faut pas s’en étonner. Ils ont soif de savoir, faim de changement et ils sont mûs par l’urgence de de vivre, laisser leur marque.

Une trentaine de jeunes participants de l’Assemblée mondiale ont accepté de partager leur expérience avec le grand public. Je vous invite à les découvrir leurs profils sur le blogue officiel de CIVICUS

À l’échelle globale, plus de la moitié de la population a aujourd’hui moins de 25 ans. Dans la plupart des pays en développement, les jeunes constituent ainsi une majorité écrasante de la population. On est à des lieues de notre réalité occidentale, celle des «populations vieillissantes», qui nous forcent à remettre en question nos structures sociales. Ces jeunes n’ont pas accès aux leviers politiques et financiers de leurs parents. Dans bien des cas, il n’y pas même d’emplois qui les attendent.

Mais les jeunes d’aujourd’hui ont accès à des technologies qui, il y a dix ans à peine, n’existaient à peine. Ils manient l’Internet et les réseaux sociaux avec passion et créativité. Ceux d’entre eux qui ont le privilège d’étudier et de voyager ont tôt fait de partager avec leurs consœurs et confrères moins fortunés. Ils organisent des réseaux, propagent les idées nouvelles. C’est ainsi qu’interventions artistiques, entrepreneuriat social et activisme politique se répandent dans certains pays comme de véritables traînées de poudre. Tout se joue tellement vite que les autorités sont plus souvent qu’autrement débordées par ces nouveaux phénomènes. Les institutions locales, souvent assez faibles, ne sont tout simplement pas adaptées à ce raz-de-marée.

Dans la redéfinition des équilibres du pouvoir, entre Nord et Sud, entre institutions gouvernementales et société civile, entre les 99 % et le 1 %, les jeunes sont plus qu’une partie intégrante de l’équation. Ils sont en train de le réécrire!

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