Un pas de plus pour l’Association des commerçants Hochelaga-Tétreaultville
L’Association des commerçants Hochelaga-Tétreaultville prend de plus en plus forme. Une personne ressource a été embauchée pour s’occuper du démarrage et de la gestion de ce nouvel organisme à but non lucratif et une première réunion d’information a récemment été tenue.
La structure de l’association en est une d’organisme à but non lucratif (OSBL). Les commerçants n’ont pas de cotisation obligatoire à payer. L’imposition d’une cotisation obligatoire étant d’ailleurs ce qui avait fait achopper le projet de création d’une Société de développement commercial (SDC) en bonne et due forme pour les rues Hochelaga et des Ormeaux.
Et les prochains mois seront fort occupés. L’association souhaite se doter d’un logo et d’une identité visuelle qui la représenteraient. Elle entend être active sur les réseaux sociaux et aller à la rencontre des commerçants dans le but de rallier le plus de gens d’affaires au sein de l’association.
La création d’un site Web et la rédaction d’infolettres figurent aussi dans les projets à mettre en place.
Une vingtaine de commerçants ont pris part à la rencontre, tenue le 11 juin dernier. Celle-ci a permis de recueillir les commentaires des participants, de présenter les règlements généraux de l’organisme et de mobiliser les gens d’affaires de la rue Hochelaga autour de ce projet.
«Il y a actuellement plus de 100 places d’affaires sur les rues Hochelaga et des Ormeaux, soit le territoire de l’association. De mobiliser tout le monde est un défi, mais déjà par les relances téléphoniques et les participants à la réunion, nous avons constaté un engouement entourant la démarche», fait remarquer Viviane Caron, consultante à l’Association des commerçants Hochelaga-Tétreaultville.
Attirer de nouveaux commerces
La revitalisation commerciale de la rue Hochelaga et d’une partie de la rue des Ormeaux est un leitmotiv majeur de l’association. On souhaite attirer de nouveaux commerces pour dynamiser l’artère et diversifier l’offre commerciale.
Infologis de l’est de l’île de Montréal, un organisme de défense des droits des locataires, se dit toutefois préoccupé par rapport aux conséquences néfastes que peut amener cette revitalisation.
«La revitalisation et l’arrivée de nouveaux commerces dans un quartier créent inévitablement ce que l’on appelle de la gentrification (sic). Si l’association des commerçants atteint les objectifs du plan d’action qu’elle a présenté, les loyers du quartier vont grimper et ce sont les locataires qui vont écoper», fait valoir Jean-Christophe Bureau, responsable des services juridiques à Infologis.
L’organisme avance même que dans plusieurs quartiers de Montréal, l’embourgeoisement a poussé des familles locataires plus démunies à quitter leur quartier pour se reloger ailleurs.
«La revitalisation est un objectif noble, mais en même temps ça m’inquiète. Il faut revitaliser sans affecter les plus démunis en investissant notamment dans le logement social», indique M. Bureau.
La création d’une association de commerçants n’aura pas d’impact à court terme sur l’habitation dans Tétreaultville, selon le maire Pierre Lessard-Blais, puisque la mixité sociale est au cœur de ses actions et que tout développement doit se faire dans le respect de l’ensemble de la population.
«Nous sommes très actifs afin de développer l’offre de logements sociaux, communautaires et abordables. En appuyant le projet résidentiel au coin des rues Honoré-Beaugrand et Hochelaga – celui de l’ancienne cour de voirie -, nous avons assuré la construction de 67 logements sociaux dès la première phase du projet, pour un total d’environ 20% de toutes les unités construites.
«De plus, nous avons voté au conseil d’arrondissement une nouvelle stratégie de négociation avec les promoteurs immobiliers demandant 20% de logements sociaux sur tout projet de plus de 5 unités», rappelle-t-il.
L’assemblée générale de fondation de l’Association des commerçants Hochelaga-Tétreaultville aura lieu le mardi 18 septembre.