Les sept jours du Talion : froide vengeance

Après le risible Sur le seuil et le Misery des pauvres (5150, rue des Ormes), Les sept jours du Talion est le troisième roman de l’écrivain de genre Patrick Senécal à être porté à l’écran. Premier long métrage de Podz (un réalisateur qui a fait sa marque à la télévision avec les réalisations de populaires séries telles que Minuit, le soir, Les Bougon et C.A.) et adapté à l’écran par son auteur, Les sept jours du Talion risquent de créer une polémique ne serait-ce que par le sujet et les thèmes abordés.

Dans ce film, Claude Legault incarne le rôle d’un chirurgien de Drummondville qui voit sa vie basculer quand sa fille est retrouvée morte, victime d’un pédophile. Sans que sa femme ne le sache, ce dernier élabore un plan et kidnappe le présumé meurtrier de sa fille afin de le torturer et de l’humilier pendant sept jours avant de se livrer à la police.

Je n’ai pas lu le roman de Senécal alors je ne peux faire de commentaires sur l’adaptation en elle-même. Par contre, je suis resté perplexe et indécis après la projection et le film ne m’a guère convaincu. Parmi les aspects les plus intéressants : le thème du deuil est assez bien traité; la mise en scène à la fois sobre et stylisée du réalisateur, qui réussit adroitement son passage du petit au grand écran; le jeu de Claude Legault.

En revanche, sur les plans idéologique et moral j’ai trouvé le film très ambigu et tendancieux (par exemple, le sourire narquois du pédophile lors de son arrestation, les commentaires arbitraires du jeune policier). Je comprends l’intention du cinéaste de vouloir éviter les pièges et son refus de faire du cinéma de genre. À cet effet, la violence est montrée de façon clinique et glaciale et elle n’est pas là pour être jubilatoire. Mais encore faut-il que son propos soit plus nuancé et quelques revirements dans la dernière partie sont très manichéens, voire grotesques. Bref, à vous de juger.