The Hurt Locker : à voir absolument
Si vous l’avez manqué lors de sa sortie au cinéma cette été, je vous conseille fortement le film The Hurt Locker (disponible dès aujourd’hui sur format numérique). Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est un des meilleurs films de guerre jamais réalisés et que ce film marque le grand retour pour la réalisatrice Kathryn Bigelow (Near Dark, Strange Days). Toujours fascinée par le milieu des hommes et du machisme en général, elle livre un vibrant témoignage sous forme de chronique sur ces derniers dans le contexte de la guerre.
L’histoire est bien simple : l’action se déroule pendant la guerre en Irak alors qu’une équipe américaine de déminage mené par le sergent James (Jeremy Renner, époustouflant) a pour mission de désamorcer les nombreux engins explosifs à Bagdad et dans les secteurs avoisinants. Le danger est imminent autant pour les soldats que pour les civils.
Quand la fiction devient-elle réalité et la réalité fiction ? La réalisatrice utilise un esthétisme proche du documentaire (camréa à l’épaule, images captées sur le vif, effets réduits à leur minimum) et le spectateur fait partie intégrante de l’action au même titre que les protagonistes du film. La sensation de danger est accentuée par l’utilisation de différents points de vue. Et le montage nerveux fait en sorte que l’action demeure toujours cohérente (on est loin du montage épileptique propre aux films de Tony Scott ou Michael Bay) malgré la multitude de plans utilisés. Sur un scénario de Mark Boal (un ancien correspondant en Irak et journaliste américain qui a également scénarisé le film In the Valley of Elah de Paul Haggis), la cinéaste refuse de faire un plaidoyer contre la guerre ou une critique de l’armée et de la politique étrangère amércaines.
The Hurt Locker est non seulement un puissant drame de guerre au suspense haletant (ce qui est déjà pas si mal), mais aussi une étude psychologique du comportement masculin. Même dans les films les plus commerciaux de la réalisatrice (comme Point Break), ce sont les hommes et leurs agissements qui sont le sujet de sa fascination. Dans le rôle du sergent James, Jeremy Renner est admirable en tout point. Il incarne cet espèce de chien fou nullement effrayé par la mort. Un soldat aux nerfs d’acier et carrément troublant qui donne froid dans le dos. Il n’est pas dépeint comme un héros, mais comme un homme ordinaire dont les sentiments sont cachés ou rarement révélés. malgré le danger immédiat et persistant, certains hommes sont faits pour ne pas être brisés et pour eux…la guerre est une véritable drogue.