La France, un «enfer fiscal»?
Depuis que François Hollande a promis sa mesure symbolique de taxer exceptionnellement les hauts revenus, les médias de l’Hexagone relatent le phénomène grandissant de l’exil fiscal des fortunés français!
Des milliers d’héritiers, d’entrepreneurs et de retraités aisés français ont envahi le voisin belge à la fiscalité avantageuse aux riches. Autrement dit, pas d’impôt sur la fortune, ni de plus-value sur les ventes d’entreprises et les droits de succession.
Parmi ces émigrés fiscaux, deux noms ont fait les manchettes: Bernard Arnault et Gérald Depardieu. Le premier, homme d’affaires à la tête du groupe de luxe LVMH, n’est nul autre qu’un milliardaire parmi les personnalités les plus fortunées de monde avec un patrimoine de 41 G$. Le second est Obélix à l’écran, l’un des acteurs français les plus connus et les plus fortunés du monde. En plus de ses cachets faramineux au grand écran, il dirige plusieurs compagnies qui font travailler une centaine d’employés. L’acteur vedette se targue même d’avoir payé au fisc français 145 millions d’euros durant toute sa carrière.
Après la Belgique, l’Angleterre veut sa part du gâteau de ses exilés fiscaux. Même si aucune donnée statistique n’est disponible, les professionnels affirment que de plus en plus d’entrepreneurs français qui gagnent entre 100 000 et 1M d’euros par an ont fui vers Londres dernièrement, uniquement pour des raisons fiscales! Des chefs d’entreprises qui affichent un ras-le-bol contre la lourdeur administrative et la fiscalité française excessive. Selon plusieurs reportages des médias français, pour 3000 à 15 000 euros, des spécialistes en fiscalité facilitent le déménagement à Londres de ces nouveaux exilés fiscaux.
Dans les hautes sphères, les responsables britishs s’en réjouissent. En marge du sommet du G20 de juin dernier, David Cameroun a lancé à une assemblée de chefs d’entreprises: «Quand la France mettra en place sa taxe de 75% sur les hauts revenus, nous déroulerons le tapis rouge et nous accueillerons plus d’entreprises françaises qui pourraient fuir le sol français. Cela paiera nos services publics et nos écoles.»
[youtube http://www.youtube.com/watch?v=5od8hxnP9s4]
Puis, en octobre, emboîtant le pas à son PM, Boris Johnson, le maire de Londres, a qualifié la politique fiscale des socialistes français avec ironie: «Jamais, depuis la Révolution française de 1789, il n’y a eu une telle tyrannie ou terreur en France. (…) Je suis très content d’accueillir les Français talentueux à Londres s’ils viennent alimenter notre économie.»
Dans la foulée de cette crise, le président russe est entré en scène récemment. Comme pour faire un pied de nez à ses homologues français, Vladimir Poutine s’est empressé d’accorder par décret la citoyenneté russe à Gérard Depardieu.
Plus besoin d’armées sophistiquées, ni d’armement à la fine pointe de la technologie pour déstabiliser un pays et siphonner sa richesse. La fiscalité est une arme hautement stratégique de compétitivité. L’État qui sait attirer les capitaux et les investisseurs étrangers s’assure des lendemains meilleurs. L’État qui les fait fuir devient un «enfer fiscal».