Yasser Arafat: la vérité de sa veuve

Souha, la veuve de Yasser Arafat décrite comme une diablesse avide du luxe, est sortie de son mutisme pour dire sa vérité.

La veuve du leader palestinien a accordé une entrevue sulfureuse au journal turc Sabah. Avec le recul, elle a affirmé, entre autres, regretter son mariage, n’avoir pas dilapidé les deniers publics et ignorer, au tout début, la mort suspecte de son mari.

Ses détracteurs l’ont souvent décrite comme une arriviste qui s’est liée à un vieux leader politique pour mener la belle vie. En effet, Souha disposerait d’appartements luxueux à Paris et à Malte et elle aurait hérité des comptes bancaires secrets de son défunt mari.

La veuve nie le tout en bloc. Elle a affirmé avoir toujours séjourné en Europe dans de petits appartements de location et perçu mensuellement de l’Autorité palestinienne 10 000$, sa pension pour subvenir à ses besoins et ceux de sa fille Zouhour.

Pour l’ex-première dame, l’acharnement de ses détracteurs a commencé dès le début de son histoire. En 1990, à 25 ans, quand elle a épousé secrètement le leader Arafat, âgé à l’époque de 61 ans, plusieurs se sont opposés à ce mariage. Beaucoup d’amis de Yasser Arafat ont craint qu’une telle alliance n’écarte leur chef de la cause palestinienne.

Pour Souha, certes, elle a partagé sa vie avec une légende, mais elle a vécu dans une solitude écrasante, car son mari était le leader de tout un peuple. Elle a comparé son mariage à celui des femmes du «Harem du sultan», une des séries les plus populaires de la télé turque qui fait un tabac dans les pays arabes. Entre conquêtes militaires, intrigues de palais ou rivalités de harem, ce feuilleton dépeint, sans fard, le règne de 1520 à 1566 de Soliman le Magnifique, le plus fameux sultan de l’Empire ottoman.

Quant aux sales affaires, Souha se considère comme la cible de commérages colportés par des médias à la solde d’Israël. Selon elle, en lançant l’Intifada, son mari a tenu tête à un État très fort disposant de lobbys tentaculaires et manipulant les médias les plus puissants de la planète. Étant le maillon faible, on a intenté à sa réputation pour discréditer son mari!

Quant à la mort de son mari, au début, elle n’a pas jugé utile une enquête, car le rapport des autorités médicales françaises n’a pas décelé d’anomalies. C’est l’acharnement d’un journaliste d’Al-Jazeera qui a fini par convaincre Souha de lui fournir des affaires personnelles du défunt. L’été dernier, cette enquête de la chaîne arabe d’information continue d’alimenter la théorie de la mort de Yasser Arafat par empoisonnement au polonium.

Souha Arafat a affirmé que les résultats des deux expertises pratiquées sur la dépouille de Yasser Arafat seront dévoilés prochainement. D’abord, en février, celle des experts russes et suisses mandatés par l’Autorité palestinienne et en juin, celle des autorités françaises. À suivre!

La version arabe de l’interview accordée par Souha Arafat au journal turc Sabah. Source : Al Quds Al-Arabi