Sur l’économie et l’immigration, les conservateurs près des républicains

Roxham Road, où des milliers de demandeurs d’asiles ont traversé en mars 2020 Photo: Ryan Remiorz/THE CANADIAN PRESS

S’il y a certainement des rapprochements à faire entre les vues de partisans conservateurs au Canada et républicains aux États-Unis, de même qu’entre partisans libéraux et démocrates, le fossé idéologique est beaucoup moins marqué au Canada que chez les voisins du sud, laisse croire un nouveau sondage de Léger et de l’Association d’études canadiennes. Et en fait, sur quelques sujets, les conservateurs canadiens ne sont pas si loin des démocrates américains.

Sur des enjeux comme l’économie et l’immigration, les «familles idéologiques», si l’on peut dire, sont généralement bien campées.

Ainsi, 64 % des conservateurs sondés et 61 % des républicains soutiennent une réduction du rôle du gouvernement dans l’économie. Les démocrates ne sont tout de même pas si loin, à 57 %, tandis qu’ils sont seulement 33 % des libéraux à privilégier une telle approche moins interventionniste.

Pour ce qui est de l’appui à des baisses d’impôt importantes, partisans libéraux canadiens et partisans du Parti démocrate aux États-Unis sont main dans la main à 61%, tandis que 81% des conservateurs et 78% des républicains privilégient une telle avenue politique.

Nul besoin de souligner que l’immigration a eu tendance à être un enjeu particulièrement polarisant: 73 % des libéraux et 72 % des démocrates sondés sont favorables à l’accueil de plus d’immigrants dans leur pays, tandis que seulement 28 % des conservateurs et 33 % des républicains sont de cet avis.

Aussi, les questions touchant à l’environnement apportent leur lot d’opinions tranchées.

En outre, 51 % des libéraux et 66 % des démocrates appuient une réduction de la production de pétrole dans leur pays; ils sont seulement 21 % des conservateurs et 28 % des républicains sondés à faire de même.

Tout de même, sur la question fondamentale de la réalité du réchauffement de la planète — «Est-ce que vous estimez que le changement climatique est réel?» — le fossé est beaucoup plus grand aux États-Unis, avec 35 % des républicains répondant «non», comparativement à 6 % des démocrates. Au Canada, 18 % des conservateurs ayant répondu au sondage semblent nier l’existence du changement climatique, contre 5 % des libéraux.

La gestion de la crise de la COVID-19 par l’administration Trump occupera une place centrale dans la présente campagne, et la minimisation des risques par le président a certainement rejoint l’avis de plusieurs Américains, et en a indigné de nombreux autres.

Concernant la COVID-19, 88 % des démocrates estiment qu’elle est «plus dangereuse» que la grippe saisonnière. Cet avis n’est partagé que par 47 % des républicains — 38 % des partisans du «GOP» croyant qu’elle est «aussi dangereuse» que la grippe saisonnière.

Au Canada, 82 % des partisans libéraux croient que la COVID-19 est «plus dangereuse» que la grippe saisonnière, comparativement à 66 % des conservateurs — 28 % des partisans du parti d’Erin O’Toole estimant qu’elle est «aussi dangereuse» que la grippe saisonnière.

En ce qui a trait au droit des femmes à l’avortement, ce sont surtout les républicains qui font bande à part, selon le sondage, avec 52 % des partisans du «GOP» en opposition.

Sinon, 90 % des libéraux, 83 % des démocrates et 80 % des conservateurs disent soutenir le droit des femmes à l’avortement.

Le sondage de Léger et de l’Association d’études canadiennes a aussi évalué les intentions de vote des Américains qui sont appelés aux urnes le 3 novembre.

Joe Biden obtient la faveur de 47 % des électeurs inscrits ou ayant l’intention de voter, contre 41 % pour Donald Trump.

La division hommes-femmes n’est pas tellement importante, avec une proportion du côté masculin de 50 % d’appuis à M. Biden contre 46 % à M. Trump, et du côté féminin, de 53 % pour M. Biden, contre 43 % pour M. Trump.

Le sondage a été réalisé par Léger, avec la collaboration de La Presse Canadienne, auprès de 1539 Canadiens et de 1001 Américains. Il a été mené du 11 au 13 septembre.

Une marge d’erreur ne peut être établie avec un échantillon non probabiliste dans le cadre d’un sondage en ligne.

Jean Philippe Angers, La Presse Canadienne

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