Khadija Darid, fondatrice d’Espace féminin arabe

Khadija Darid est la fondatrice d’Espace féminin arabe au Québec. Cet organisme à but non lucratif organise ce soir son 7e Gala pour célébrer les Québécoises d’origine arabe qui se sont illustrées dans différents domaines.

Très jeune, cette battante a choisi le voyage vers l’autre pour s’émanciper.

À sa sortie du collégial, celle qui était destinée à un cursus en économie a choisi la littérature française, loin du cocon familial et de son Casablanca natal, la métropole du royaume.

À l’université de Rabat, la capitale du Maroc, l’étudiante a savouré sa liberté en s’impliquant dans le mouvement estudiantin. Son baccalauréat en main, elle s’est envolée encore plus loin, en France, pour préparer un doctorat.

«À Paris, j’étais comme un poisson dans l’eau tellement je me sentais à l’aise dans ces rues que j’avais découvertes auparavant dans mes lectures, m’a-t-elle raconté avec nostalgie. Mais très vite, j’ai été désenchantée par le racisme criant envers les Arabes. J’avais hâte de terminer mes études et de retourner auprès des miens.»

Le destin en a décidé autrement. En voyage touristique à Montréal, à la fin des années 1980, Khadija Darid a été emballée par l’accueil du peuple québécois. Elle a décidé de s’installer ici.

Hélas, même bardée de diplômes, la nouvelle arrivante a eu de la difficulté à se tailler un emploi à la hauteur de ses aspirations. Après une expérience d’éducatrice, elle a fini par dénicher un poste de responsabilité à la Chambre de commerce de Verdun-LaSalle. Là, elle s’est découvert un talent d’organisatrice d’événements. «Pour mon premier gala à la Chambre, j’ai réussi à convaincre Pierre Péladeau, le fondateur de Québecor, d’être notre président d’honneur. Mon premier grand coup ici», s’est-elle remémorée avec fierté.

Par la suite, Khadija Darid a occupé un poste de responsabilité à l’Institut Douglas. Dix ans après, les choses se sont corsées pour elle. Incapable de concilier travail et famille, elle a subi une dépression postnatale. «Il n’y avait pas de congés parentaux aussi généreux qu’aujourd’hui, m’a-t-elle expliqué. Je me suis résolue à devenir femme au foyer pour élever mes trois enfants.»

Quand survint le 11 septembre 2001, la communauté arabe fut frappée de plein fouet. «À l’époque, j’ai lancé depuis le sous-sol de ma maison mon magazine Femmes arabes. J’ai été envahie de messages de femmes dans un désarroi total. J’ai découvert l’amère réalité de femmes battues, sous-employées ou au chômage», m’a-t-elle énuméré.

Interpellée par cette réalité choquante, Khadija Darid s’est lancée avec des amis dans l’aventure d’Espace féminin arabe. Depuis 10 ans.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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