Des résidents menacés par des arbres de leur quartier
Normand Roy n’oubliera pas le 17 juillet 2013. Ce jour-là, un immense érable argenté, planté devant sa demeure, au 391, rue des Ormeaux est tombé sur sa toiture, arrachant son balcon et entraînant avec lui un autre arbre.
« Heureusement, nous étions à l’intérieur. Mais habitude, nous sommes toujours sur le balcon mon épouse et moi », indique l’homme de 82 ans.
Johanne Lapierre, une voisine n’est pas près d’oublier non plus cette journée.
« J’étais sur la rue lorsque l’arbre est tombé. J’ai eu très peur de me promener durant presque tout l’été. Je regardais souvent en l’air », raconte-t-elle.
Les résidents veulent des réponses
À la suite de l’incident du dimanche 7 septembre, un inspecteur est passé trois jours plus tard pour voir ce qu’il restait de l’érable argenté.
« Il aurait dit au propriétaire que l’arbre n’avait pas besoin d’être coupé et qu’il était sécuritaire, indique Hélène Simard, une autre résidente de la rue Mousseau. J’ai également eu un message de Nathalie Ouellet, du service horticulture de l’arrondissement nous informant que cet arbre était une propriété privée et qu’il revenait donc au propriétaire de prendre action. Elle a ajouté que, par ce fait, la ville n’avait plus de responsabilités dans le dossier. »
Sollicité à plusieurs reprises par Le Flambeau, Réal Ménard, maire de l’arrondissement et responsable de l’environnement, des grands parcs et des espaces verts à la Ville de Montréal n’a pas accordé d’entrevue au journal.
« L’arbre est sur le domaine privé, M. Ménard n’étant pas disponible, je propose qu’il passe son tour », a indiqué son conseiller spécial, responsable des communications à l’arrondissement.
Insatisfait de cette réponse, le regroupement de résidents du secteur « Les amis de la rue Mousseau » compte aller faire entendre sa voix en conseil d’arrondissement.
Une véritable problématique
Plusieurs municipalités interdisent, depuis plusieurs années, la plantation d’érables argentés sur leur territoire.
Ces grands arbres nécessitent en effet des élagages fréquents, surtout s’ils sont situés sous les lignes électriques ou téléphoniques. « Leurs troncs peuvent pourrir rapidement s’ils sont endommagés et ensuite tomber », peut-on lire sur le site Internet d’Espace pour la vie Montréal.
Les citoyens ont déjà appelé l’arrondissement à plusieurs reprises et laissé des plaintes au 311.
« On ne demande pas de couper tous les arbres. On veut juste qu’une inspection approfondie soit faite, explique Mme Simard. Nous sommes une dizaine de familles avec des enfants ici. On veut être certain de pouvoir marcher dans la rue en toute sécurité. »
Plusieurs résidents ont indiqué que des inspecteurs de l’arrondissement s’étaient déplacés pour différents arbres du secteur.
« Le problème, c’est qu’à chaque fois, ils font une inspection visuelle. Ce n’est pas assez. Ils regardent la couleur du feuillage, l’aspect du tronc et disent que tout est correct. Mais visiblement cela ne l’est pas puisque les arbres s’effondrent », ajoute Mme Simard.